C’est parti: la campagne officielle pour l’élection présidentielle française a débuté aujourd’hui
Après un week-end de
mobilisation dans tous les camps, place lundi à la campagne officielle,
qui laisse aux candidats – dont le favori Emmanuel Macron – deux
semaines pour sensibiliser des Français jusqu’ici plutôt en retrait.
À
treize jours du premier tour le 10 avril, et au lendemain de meetings
pleins de ferveur à droite comme à gauche, rien n’est encore plié. Mais
les sondages d’intentions de vote, qui ne sont qu’un instantané avec des
marges d’erreur, se succèdent et placent le président sortant loin
devant la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, qui est talonnée par
le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. L’ex-polémiste Eric
Zemmour et la candidate de la droite Valérie Pécresse se disputent les
quatrième et cinquième places.
Près
de quatre électeurs sur dix sûrs d’aller voter n’ont cependant pas
encore fait leur choix et sont « dans l’hésitation », rappelait vendredi à
l’AFP Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion. Et
l’abstention plane ostensiblement sur cette présidentielle atypique. La
crise sanitaire liée au Covid-19 et la guerre sur le continent européen,
en Ukraine, ont écrasé une campagne qui a tardé à vraiment décoller,
malgré des candidats faisant feu de tout bois.
Jean-Luc MélenchonQuand
Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche selon les sondages,
réunissait dimanche des milliers de personnes sur le Prado à Marseille,
l’un de ses rivaux, Yannick Jadot, remplissait le Zénith à Paris pour le
plus gros meeting de l’histoire de l’écologie française avec entre
3.500 à 4.000 personnes. Le leader Insoumis a mis en garde contre « un
second tour low-cost » entre M. Macron et Mme Le Pen, lui qui avait raté
de justesse la marche du second tour en 2017.
Eric ZemmourLe
candidat d’extrême droite Eric Zemmour a revendiqué « 100.000 » personnes
pour son rassemblement dimanche au Trocadéro où il s’est dit le « seul
candidat de droite », là même où Nicolas Sarkozy et François Fillon
avaient tenu meeting en 2012 et en 2017, perdant la présidentielle dans
la foulée. M. Zemmour, qui connaît une lente érosion dans les sondages,
s’est vu accuser d’avoir laissé scander des « Macron assassin » dans la
foule. Il a condamné ces propos.
Marine Le PenLa
candidate du RN a vécu un week-end chahuté pour son premier déplacement
en Guadeloupe. Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron – qui fait une
campagne a minima – se déplace à Dijon lundi sur les terres de la gauche
socialiste à la rencontre de lycéens. Il a fait de l’éducation l’un de
ses axes prioritaires d’un éventuel second mandat.
Craignant
de faire les frais d’une élection qui serait jouée d’avance, il a lancé
un appel dimanche aux abstentionnistes soulignant que « l’élection c’est
le meilleur moyen de porter ses choix ». Temps de parole, affiches
officielles, clips de campagne: avec le début de la campagne officielle
lundi, les candidats sont tenus de respecter des règles strictes.
Temps de parole et clips de campagneFini
les affichages sauvages ou les interviews tous azimuts. Le temps de
parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la
candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté
selon le principe d’égalité stricte, chacun disposant du même temps
d’antenne dans les médias. Un tri pas toujours facile à faire alors que
le chef de l’État est sur le devant de la scène en tant que président en
exercice de l’Union européenne et à cause du conflit en Ukraine.
Les
candidats avoisinant les 1 ou 2% dans les sondages s’en plaignent
assez, à l’image de Jean Lassalle dimanche qui a dénoncé « une dictature
molle ». Lundi commence aussi le temps des clips de campagne sur les
radios et télévisions, ainsi que des professions de foi dans les boîtes
aux lettres des quelque 48,7 millions de Français inscrits en mars 2022
sur les listes électorales, selon l’Insee. La campagne officielle se
termine le 9 avril à 00h00, soit la veille du scrutin. Un second tour
est prévu le 24 avril.