SÉNÉGAL-ÉGYPTE : Les revendeurs du marché noir accaparent les billets et imposent des prix excessifs aux supporters
Il n’y pas plus de tickets au niveau des points de
vente Diotali. L’annonce a été faite par la structure (Diotali
partenaire technique de la fédération sénégalaise de football) chargée
de la commercialisation de billets permettant de suivre le match de
barrages retour du mondial 2022, Sénégal vs Égypte. Mais, dans le marché
noir, les ventes explosent, les revendeurs se frottent les mains,
faisant des bénéfices exorbitant sur le dos de leurs concitoyens. Dans
le même sillage, en réponse à cette situation déplorable, la fédération
sénégalaise de football (Fsf) a publié un communiqué ce vendredi, dans
le but de dénoncer la vente de tickets (souvent faux) qui s’effectue
actuellement sur le marché noir. « La Fédération Sénégalaise de Football
(FSF) informe l’opinion qu’elle a été amenée à constater des tentatives
de confection et de vente parallèle de tickets frauduleux pour le match
retour Sénégal vs Égypte… » Au même moment, des centaines de citoyens
sénégalais désireux d’acquérir des billets d’entrée peinent à
apercevoir le précieux bout de papier…
Les tickets de 3.000 et 10.000 FCFA déjà épuisés selon le site Diotali…
Comme
annoncé plus haut, le site gaindeyi.com est en rupture de stock de
même qu’au niveau des points de vente de tickets (Dieuppeul, Ouest Foire
, Liberté 6, Auchan Zac Mbao…) Il n’y a plus de vente puisque tout a
déjà été acheté (48.000 places sur les 50.000 sièges disponibles, selon
la Fsf) après deux jours de commercialisation entre le mardi 22 mars et
le jeudi 24 mars. Mais pendant ce temps-là le marché noir est très bien
approvisionné puisque les revendeurs ont en leur possession des milliers
de billets « injustement » achetés au niveau des points de vente, en
grosse quantité.
En
effet, beaucoup se sont posé la question de savoir comment des
individus ont pu bénéficier d’autant de tickets alors que le supporter
lambda galère sous le soleil et les longues files d’attente pour acheter
un ou deux billets ? Car s’il y a une « pénurie » elle vient de cet
inéquitable accès au produit. Y a-t-il une sorte de deal sournoisement
ficelé autour de ce business ? Cette situation engage forcément la
responsabilité de la fédération sénégalaise dans un premier temps et
ensuite de son partenaire Diotali. Complètement dépassées par la
tournure des événements, les deux structures sont dans la réaction avec
une forme de fuite en avant qui n’arrange pas les choses.
Les points de vente sont largement insuffisants… La banlieue laissée en rade…
La
complainte qui revient très souvent auprès des supporters interrogés à
ce sujet, c’est l’insuffisance des points de vente implantés par
Diotali. Certains ont avoué avoir quitté des zones lointaines (Pikine,
Rufisque, Mbao, Keur massar etc) pour rallier les sites dédiés à la
vente de tickets. « Pourquoi n’y a-t-il pas de points au niveau de la
banlieue? » s’est interrogé un supporter qui faisait la queue au Diotali
de Ouest-foire. D’après eux, il aurait fallu rester dans l’ancienne
formule et surtout avoir le maximum de points de vente disséminés dans
des endroits stratégiques.
Le marché noir en pleine ébullition… Le prix des billets passe du simple au triple en quelques jours…
Pour
en revenir au « Black market » il est le plan B vers lequel se tourne la
majorité des supporters qui espèrent encore trouver un ticket pour aller
voir les Lions au stade Abdoulaye Wade le mardi 29 mars. Et, comme il
est de coutume, les revendeurs ne se gênent absolument pas pour faire
payer très cher leurs concitoyens désespérés et pris dans le piège du
marché noir.
Présentement,
il faut débourser 8.000 à 10.000 FCFA pour avoir un ticket qui
normalement est vendu à 3.000 FCFA (sièges rouges.) Pour accéder aux
places jaunes, n’en parlons même pas, les prix flambent littéralement
avec des tarifs variant de 15.000 à 20.000 FCFA là où la Fsf avait
plafonné à 10.000 FCFA. Et plus le match de barrages retour, Sénégal vs
Égypte approche, plus les billets seront à la fois rares et donc plus
coûteux.
Les supporters sous la menace des doublons… En
plus de cela, il faut espérer tomber sur un revendeur assez sérieux
pour ne pas vous refiler un faux ticket. Une vulgaire reproduction faite
à partir du prototype original, pour ferrer un maximum de pigeons et
leur vendre des contrefaçons. C’est d’ailleurs dans ce sens que la Fsf
qui a senti la situation dégénérer a sorti un communiqué pour prévenir
les potentiels clients du marché noir.
«
Elle (la Fsf) déconseille fortement le rachat desdits tickets proposés
par un quelconque individu qui les aurait déjà acquis en ligne. En tout
état de cause, la FSF se réserve le droit d’engager des poursuites à
l’endroit de tout contrevenant qui nuirait à son image et à sa
réputation. »
Le
risque de se retrouver avec des supporters qui possèdent de faux
billets donc des originaux reproduits plusieurs fois, est énorme ! De
bonne foi, des milliers d’acheteurs de ces tickets contrefaits risquent
de se retrouver bloqué au niveau des portiques d’entrée du stade
Abdoulaye Wade où un QR code sera de mise pour accéder à l’intérieur.
Les faussaires à l’affût… Le QR Code pas si verrouillé que ça…
Si
certains revendeurs ou businessmen, fourguent des tickets valables en
se faisant un maximum de marge sur leurs bénéfices. Les faussaires sont
aussi de la partie, tapis dans l’ombre attendant la moindre opportunité
pour se remplir facilement les poches. Le fameux Quick response code (QR
Code) ou encore code à réponse rapide, intégré dans les billets
sera-t-il suffisant pour sécuriser les ventes ? Rien n’est moins sûr !
Avec
ce nouveau système, les usagers qui ont acheté leurs tickets auprès des
points officiels peuvent avoir quelques garanties quant à
l’authenticité de leurs Pass. Seulement, il faudrait à tout prix éviter
de dévoiler son QR code à autrui. Une fois scanné par la mauvaise
personne, on peut très rapidement se faire virtuellement dépouiller de
son bien. Gare à statut WhatsApp, snap et autres… billet en main, le QR
code dévoile…
Vers une fête gâchée au stade Abdoulaye Wade le 29 mars prochain… ?
Tout
cela pour dire que le risque de voir des mouvements d’humeur au stade
Abdoulaye Wade, le jour du match retour Sénégal – Égypte, est élevé ! On
ne le souhaite absolument pas. Mais, au vu de la grogne qui monte
sournoisement chez les supporters sénégalais et du sentiment d’injustice
que bon nombre d’entre eux éprouvent, des manifestations pourraient
éclater si des dispositions ne sont pas prises par la Fsf.
Acheter
un billet au prix fort et se retrouver bloqué à l’extérieur parce qu’il
est faux ou tout simplement parce que le stade est déjà plein. Cela
ferait désordre et serait forcément source de tensions alors qu’il
s’agit d’une fête du football. Une occasion de se qualifier à une
deuxième coupe du monde d’affilée.
Les
malheureux incidents survenus lors de la cérémonie d’inauguration du
stade, le 22 février dernier, ne devraient plus jamais se reproduire…
Le
blé, utilisé dans la fabrication du pain, un produit de grande
consommation au Sénégal, est une céréale qui pousse d’habitude dans les
pays tempérés.