Sommet de la Cédéao sur le Mali: Assimi Goïta, une absence qui fait parler
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunissent ce vendredi 25 mars à partir de 14hTU à Accra, au Ghana, pour un sommet extraordinaire consacré au Mali, mais sans le président Assimi Goïta. S’achemine-t-on vers un accord sur la durée de la prolongation de la transition ? Va-t-on connaître l’échéance des futures élections devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel, et qui permettrait également une levée immédiate des sanctions de la Cédéao ?
Jeudi
24 mars, la Cour de justice de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA) a demandé la suspension des sanctions prises
depuis le 9 janvier dernier, en attendant de se prononcer sur le fond de
leur légalité, du fait de leurs lourdes conséquences sur le pays. Des
signaux qui laissent envisager une possible sortie de crise après des
mois de négociations entre la Cédéao et Bamako. Pour autant, le
président malien de transition a décidé de ne pas se rendre à Accra pour
le sommet. Aucune justification officielle n’a été donnée par Bamako.
Les
plus complotistes y voient une sage mesure de précaution devant un
piège tendu par les chefs d’État de la Cédéao, voire par la France au
président malien.
Les plus critiques estiment que le colonel
Assimi Goïta, plus militaire que politique, et qui n’a pas conduit
directement les négociations, aurait pu se trouver « gêné »,
techniquement, au milieu de ses pairs.
Les plus patriotes
estiment enfin que le président de transition se serait abaissé à
répondre à cette invitation en forme de convocation, et qu’il fallait
donc la décliner.
Vers un accord ?
Le
colonel Assimi Goïta propose tout de même de participer à la réunion par
visioconférence. Une délégation de quatre ministres se préparait à
représenter le Mali à Accra, mais le format du sommet, un huis clos
entre chefs d’État, interdit, de fait, leur participation. C’est ce qu’a
expliqué, dans un tweet laconique, le ministre malien des Affaires
étrangères, Abdoulaye Diop.
Un accord pourrait-il être conclu ?
Les autorités maliennes de transition, qui dirigent le pays depuis le
coup d’État d’août 2020, veulent une rallonge. Leur proposition
initiale, cinq ans de plus, a été ramenée à deux ans ; la Cédéao,
jusqu’à la semaine dernière, s’en tenait à une durée d’un an maximum.
D’autres points de négociation pourraient permettre un compromis. La
décision, jeudi, de la Cour de justice de l’UEMOA, qui demande une
suspension des sanctions de la Cédéao, renforce incontestablement la
partie malienne. Mais l’absence de représentants du Mali à ce sommet
semble de moins bon augure.