Attaques contre Sonko : Aminata Touré accélère-t-elle la cadence vers l’Assemblée ?
Elle avait, en tant que Premier ministre, tenté
d’accélérer la cadence dans le gouvernement, mais fut freinée dans son
élan par Khalifa Sall, le 29 juin 2014. Elle avait de nouveau recommencé
à prendre ses galons et se positionner comme le numéro 2 de l’Apr.
Mais, la présidente du Conseil économique, social et environnemental
(Cese) a été victime de l’alliance «mburook soow» entre Macky Sall et
Idrissa Seck, actée le 1er novembre 2020. Selon Le Quotidien, Aminata
Touré est revenue au premier plan cette semaine. Du moins sur le plan
médiatique. En obtenant le renouvellement de son contrat comme
coordonnatrice du Pôle parrainage, Mimi accélère la cadence en direction
des Législatives du 31 juillet.
Bouclier de Macky Sall face à Pastef
Lors
de la conférence de presse des leaders de Benno Bokk Yaakaar mardi,
l’ancienne Premier ministre s’est présentée comme leur porte-parole. Sa
boutade selon laquelle «Benno ne tient pas le carnet d’adresse du salon
Sweet beauty», a été largement relayée. En l’absence d’un Premier
ministre, elle se présente comme le bouclier de Macky Sall contre les
attaques de Pastef et de l’opposition. Mimi est peut-être candidate pour
diriger la liste nationale de Bby, à l’heure où des pontes de l’Apr ont
mordu la poussière lors des élections du 23 janvier. On pourrait
rappeler la fameuse petite chanson à sa gloire en 2014. «Mimi gui nieuw,
(Mimij arrive).» Mais, prédécesseur de Idrissa Seck au Cese, elle n’est
pas revenue pour rien. Son activisme dans le dossier de la traque des
biens mal acquis l’avait propulsée du ministère de la Justice à la
Primature.
L’appétit
venant en mangeant, elle lorgnait la Ville de Dakar mais sera
finalement battue à Grand-Yoff par Khalifa Sall. Après une période de
fortes turbulences, elle a migré à la station d’envoyée spéciale, un
poste sénior comme dirait Jean-Paul Dias. Gérante de la collecte de
parrainages pour Macky Sall, Mimi sera récompensée en mai 2019 avec la
présidence du Cese. Remplacée par Idrissa Seck, elle avait tenté
d’entamer une petite rébellion au sein de l’Apr. «En politique,
l’ambition n’est pas un délit», a-t-elle lancé dans Jeune Afrique en
décembre 2020, tout en boycottant les réunions de l’Apr. Ses relations
avec Macky Sall étaient devenues glaciales. Mais celle qui est présentée
comme un des potentiels successeurs du Président, va retrouver son
mentor en juin 2021 lors d’un entretien à Mermoz, au domicile du chef de
l’État.
Retraite annoncée de Moustapha Niasse
Depuis,
Mimi Touré est rentrée dans les rangs. A bientôt 60 ans, la directrice
de campagne du candidat Landing Savané en 1993 ne dirait pas non à la
présidence de l’Assemblée nationale en cas de victoire de Bby. En effet,
l’ancienne militante de la Gauche, décrite comme une personne qui veut
toujours diriger, a décidé de ne pas se présenter aux élections locales à
Kaolack, où elle s’était repliée. Pourquoi ? Jusqu’ici, on ne l’a
jamais entendue contester les choix de Macky Sall dans cette ville où le
camp présidentiel a perdu lors des dernières élections, au profit de
l’homme d’affaires Serigne Mboup. Aminata Touré attend-elle une promesse
de Macky Sall ?
En
2017, elle a échoué à occuper le perchoir à cause de la décision de
Moustapha Niasse de poursuivre à la tête de la chambre législative.
Cette fois-ci, elle serait candidate pour le poste de Moustapha Niasse,
qui a déjà annoncé son intention de partir à la retraite, à 83 ans.
Parce que pour le nouveau gouvernement annoncé, Mimi ne serait même pas
dans les plans du président de la République. Dans les couloirs du
Palais, il se susurre le souhait de Macky Sall de féminiser et rajeunir
l’équipe ministérielle. Sauf retournement de situation, Mimi Touré n’en
sera pas. Elle devrait plutôt explorer l’Assemblée nationale. Pour cela,
«on accélère, on accélère…. »