Présidentielle 2022: le programme d’Emmanuel Macron déjà sous le feu des critiques
À droite comme à gauche, les
oppositions ont décortiqué le programme du président sortant, par
ailleurs qualifié de «pillage» côté LR par les soutiens de Valérie
Pécresse.
Personne ne
s’attendait à un satisfecit de la part de l’opposition, à moins d’un
mois du premier tour. Mais pendant qu’Emmanuel Macron s’étendait
longuement ce jeudi sur les grands axes de son programme pour les cinq
ans à venir, ses adversaires s’en sont donné à cœur joie. Présente
au grand oral de la santé organisé au même moment à Paris, Marine Le
Pen a réagi au «retour de la souveraineté populaire» mis en avant par le
président-candidat, estimant que ce dernier avait «promis de revivifier
la démocratie» en 2017, mais qu’il a «méprisé l’Assemblée pendant cinq
ans». Pour elle, «le meilleur moyen d’obtenir la souveraineté populaire,
c’est de le battre». Jérôme Rivière, député européen et porte-parole
d’Éric Zemmour, juge quant à lui que le programme d’Emmanuel Macron
consiste à proposer «cinq ans de plus de néant».
«C’est un pillage»
Les
Républicains se sont fendus pour leur part d’un visuel expliquant que
le chef de l’État aurait «entièrement copié le programme de Valérie
Pécresse». «Ce n’est pas un programme, c’est un pillage», écrit même sur
Twitter Annie Genevard, vice-présidente (LR) de l’Assemblée nationale
et soutien de Valérie Pécresse. Julien Aubert, président de Debout la
France, soutien lui aussi de la candidate LR, souligne pour sa part le
vœu de Valérie Pécresse de «mettre en œuvre son programme dans les 100
premiers jours», alors qu’Emmanuel Macron prendrait pour sa part «des
mesures dans les 100 derniers». D’autres élus de droite ont cependant
choisi un angle d’attaque différent. Valérie Boyer, sénatrice LR des
Bouches-du-Rhône, critique «le candidat Emmanuel Macron qui vient nous
expliquer ce que le président Macron n’a pas fait», et lui reproche, non
pas de copier le programme LR, mais «de reprendre son programme de
2017». Le sénateur LR Alain Houpert estime quant à lui que «le programme
sur l’emploi et la formation du candidat Macron annonce une destruction
du modèle social français».
Les réactions à
gauche ne sont pas moins acerbes. Sur la proposition de conditionner les
titres de séjour long à un «examen de français», le député Aurélien
Taché, membre du conseil politique de l’écologiste Yannick Jadot,
déplore «toujours plus de précarité et de violence sociale», et affirme
même qu’Emmanuel Macron «est en réalité à droite de Valérie Pécresse».
Stéphane Troussel, membre du bureau national du Parti socialiste,
considère pour sa part que le projet d’Emmanuel Macron consiste en
réalité à «recycler les vieilles recettes de la droite». David Guiraud,
porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, préfère reprocher au chef de l’État
d’être «encore et toujours, le candidat des riches».