Nomination du Premier ministre : Abdoul Latif Coulibaly descend Ngouda Mboup
Le constitutionnaliste
Mouhamadou Ngouda Mboup se veut formel. Il assure que pour la nomination
du Premier ministre, le président de la République est juridiquement
contraint. «Il ne peut plus prendre certains actes. L’Assemblée ne peut
plus fonctionner correctement. Le président ne peut plus remplacer un
ministre (l’actuel gouvernement est démissionnaire depuis le 20 décembre
2021)», a-t-il affirmé, entre autres griefs.
Des
allégations qui ont fait réagir le secrétaire général du gouvernement,
Abdoul Latif Coulibaly. Invité de l’émission « Jury du dimanche » sur
iRadio, il a pesté : « Sa responsabilité comme professeur de droit, c’est
de commenter. Il ne dit pas le droit. Il donne une position politique.
Chacun peut donner une position politique. Il n’y a nulle part où il est
écrit cela. Les constitutionnalistes interprètent comme l’homme de la
rue. »
À
la question de savoir où était l’urgence de voter la restauration de ce
poste en procédure d’urgence, Latif Coulibaly rétorque : « La posture
d’urgence, c’est juste pour aider à faire inverser l’agenda de
l’Assemblée nationale. Au moment où le président le demande, il y avait
urgence dans son option. Maintenant, il est clair que les juristes
interprètent beaucoup le droit. J’ai entendu certains dire que la
Constitution est d’application immédiate. Pour eux, on doit nommer le
Premier ministre dans l’immédiat. »
Avant
de poursuivre : « D’autres disent qu’en réalité, une loi peut être votée
sans qu’il y ait un décret d’application. Mais, il n’y a pas une
obligation de type catégorique dans l’immédiat. Le décret d’application
du Premier ministre, c’est évidement celui de sa nomination. Combien de
lois sont votées, dans tous les pays, sans que leurs décrets
d’application ne soient votés dans l’immédiat ? »
Le
secrétaire général du gouvernement de conclure que l’absence de Premier
ministre n’a jamais empêché l’Etat de fonctionner normalement.