Profil – Geneviève : Dans la « bulle » de l’artiste Kama Sandock
Elle vit dans sa bulle,
entourée de ses poupées et de ses reproductions. Avec une humeur
joviale, Geneviève Kama Sandock réalise des choses avec ses mains. La
célébration de la journée de la femme a servi de prétexte pour qu’elle
nous ouvre les portes de sa bulle.
« Je
ne crée rien, parce que tout existe. J’essaie juste de donner forme à
tout ce qui me passe par la tête et entre les mains. Il m’arrive de
faire un cauchemar et de le reproduire avec des objets. L’artiste c’est
Dieu. Je me base sur ce qu’il me montre. Quand je regarde les arbres, la
nature, tout ce qu’il a créé, on peut reproduire toutes ces choses.
Mais créer ou être artiste, non. Je ne dirais pas que je suis artiste,
mais je fais des choses. Quand j’ai une idée, je la transcris sur de la
matière. Mais je ne suis pas artiste », explique-t-elle d’emblée.
Elle
ajoute : « Dès fois, j’enlevais une chose, je mettais des clous. Je
faisais des tas de choses que j’accrochais. J’ai eu mes premiers grands
coups de cœur à la garderie, en découvrant les dessins animés. Au
collège, j’aimais aller au village artisanal de Diourbel. J’y voyais des
sculpteurs, des fondeurs, des gens qui travaillaient le métal. Quand on
grandit dans ce milieu, ça développe la créativité ».
Geneviève
Penda Kama est talentueuse et pleine de créativité, appelée
affectueusement ‘’Kama Sandock’’ par ses proches, chez cette jeune
femme, tout est une question de passion. Elle a commencé par des
décorations d’intérieur, dont sa propre chambre.
Attirée
et fascinée par le monde de l’art, dès son jeune âge, elle faisait des
collages sur les murs de sa chambre, sur les portes de l’armoire. Sa
fascination à reproduire des choses, elle l’a développée depuis la
maternelle. L’école n’étant pas son dada, elle refuse de poursuivre ses
études. Elle quitte ainsi les bancs en classe de 4e, à une année du
Bfem. Elle fait une formation en secrétariat-bureautique mais ça ne la
branche toujours pas. Elle arrête d’aller en classe avant la fin de sa
formation.
‘’J’ai
arrêté les études parce que je ne me sentais plus à l’aise à l’école.
Je ne voulais plus apprendre mes leçons. Par contre, quand j’étais
entourée de mes poupées, des choses que je réalisais, je me retrouvais,
c’était mon univers, ma bulle’’, se rappelle-t-elle dans un fou rire. Sa
bulle est une chambre pleine de poupées de tout genre. Cette jeune
femme joue encore à ce jeu. Bizarre, mais son univers, elle s’y
retrouve.
Elle travaillera dans une structure de gardiennage comme secrétaire de direction. Ça marchait très bien pour elle.
Geneviève
se rappelle : « Mon patron était très satisfait de mon travail.
Seulement, ce n’était pas ce que je voulais faire. Donc, j’ai
démissionné et je suis partie‘’. Pour ne pas tourner en rond ou refaire
les mêmes erreurs, elle réfléchit longuement à ce qu’elle voudrait faire
avant d’entreprendre quoi que ce soit. Sa décision prise, elle commence
à s’investir dans ses créations. ‘’J’ai commencé à faire des
luminaires, des objets décoratifs, des masques, tout ce qui est élément
de décoration ou qui a tendance à tirer vers l’art contemporain. Plus je
m’y mets, plus je fais des recherches, mieux j’arrive à développer des
idées’’, affirme-t-elle.
Geneviève
n’a fréquenté aucune école d’art. Autodidacte, elle révèle : ‘’Mon
école était la rue, le village artisanal et le centre culturel de
Diourbel. J’y allais pour me balader, je n’ai jamais travaillé là-bas.
Je n’ai pas fait d’école d’art, je suis autodidacte ».
Atypique,
Kama Sandock n’a pas d’idole, ni de référence, ni inspirateur dans ce
milieu dans lequel elle évolue depuis sa tendre enfance. Avec son allure
de garçon manqué, Kama Sandock travaille dans son atelier à Saly. Très
simple, elle ne s’encombre pas de fioritures, tels que des perruques, de
faux ongles ou cils, encore moins de talons aiguilles. ‘’Je m’habille
selon mes humeurs. Je peux me réveiller et attraper un tee-shirt orange
par-ci, un pantalon rouge, vert, par-là. C’est selon. Cela fait 15 ans
que je ne me suis pas tressée. Je ne verse jamais dans l’excessif’’,
raconte Kama Sandock.