Informations du client : Banques et assurances dans le flou
L’Oqsf a publié son
rapport 2021. Le document montre qu’en plus des coûts élevés, les
banques et les assurances s’arrangent toujours pour que le client n’ait
pas la bonne information.
Les
relations conflictuelles entre les banques, les assurances et leurs
clients restent toujours une réalité au Sénégal. En atteste le rapport
2021 de l’Observatoire pour la qualité des services financiers (Oqsf).
Et les contentieux se comptent davantage dans le secteur bancaire. « Au
titre de l’exercice 2021, deux cent un (201) dossiers ont été soumis à
la médiation financière de l’OQSF par les clients et usagers dont cent
cinquante-cinq (155) pour la Médiation des banques, des SFD et de La
Poste et quarante-six (46) pour la Médiation des assurances », souligne
le document de l’institution dirigée par Habib Ndao. A ce chiffre
s’ajoutent les 661 appels qui ont permis de donner des avis et des
conseils permettant d’éviter plus de saisines formelles.
A
propos des observations, le rapport de l’Oqsf permet de voir que les
banques préfèrent la zone grise dans leurs relations avec les clients.
L’Observatoire note une « insuffisance de la qualité de l’information
fournie sur les obligations et droits du client au moment de l’ouverture
et tout au long du fonctionnement du compte »
L’Oqsf
qui réclame plus de transparence veut également l’élargissement de la
liste des services à offrir à titre modéré aux frais d’établissements de
certificats d’engagements et de non engagements.
Il
y a aussi « la récurrence des entraves tarifaires et non tarifaires
(coûts, délais) liées à la mobilité des clients ». En effet, les banques
font tout pour décourager les clients non satisfaits qui veulent
changer de partenaire. Sur ce point, Habib Ndao et Cie proposent « la
tenue d’un atelier de concertation et d’échanges sur la mobilité des
clients sous l’égide de l’OQSF avec les acteurs concernés en vue de
réfléchir sur un cadre approprié de protection du client désireux de
changer de banque ou de SFD ».
« Méthodes de recouvrement jugées vexatoires »
Ceux
qui reçoivent de l’argent de l’extérieur sont aussi victimes des
manquements en ce sens que des retards récurrents sont notés dans la
réception de certains virements de pensions en provenance de la France
communément appelés « virements BRED ».
S’agissant
de la microfinance, en dehors du coût exorbitant du crédit, il y a la
difficulté de remboursement chez certains clients et surtout « les
méthodes de recouvrement jugées vexatoires au niveau de certaines
institutions de microfinance de grande taille ». L’Observatoire propose
une liste de services gratuits (Frais de domiciliation, retraits
déplacés, transfert de compte…) ou à moindre coût (Attestation
d’engagement, clôture de compte) et un « canevas harmonisé des frais et
commissions » à appliquer aux clients des grosses pointures de la
microfinance pour éviter les abus.
Du
côté des assurances, l’Oqsf note d’abord que les souscripteurs sont
confrontés à « un déficit dans la connaissance de la nature et de
l’étendue des garanties souscrites ». A cela s’ajoute le retard dans la
production du rapport d’expertise en cas de sinistre, la commission
d’experts pas toujours habilités et les délais de dédommagements qui
peuvent prendre une éternité. Ici, c’est surtout la transparence dans
les clauses des contrats qui est attendue. Le client doit être bien
informé avant engagement. En plus, selon l’Observatoire, les requêtes
doivent connaître un traitement diligent.
Pour
un meilleur traitement des conflits, l’Observatoire mise sur les
programmes de sensibilisation au profit de certains acteurs comme les
juges, la direction des assurances, les maisons de justice de proximité,
la presse, ou les associations de consommateurs. Plusieurs sessions ont
été organisées aux bénéfices de ces différentes entités.