Boubacar Camara, Pdt du Pcs/Jengu tabax : « La cohabitation serait formidable pour la démocratie »
« Je trouve qu’une
caution de 15 millions est trop élevée pour des Législatives, dans le
contexte d’organisation de deux élections en l’espace de 6 mois »,
déclare le président du Pcs/Jengu Tabax, Boubacar Camara, par ailleurs
Président du Conseil d’administration de la Sococim Industries, dans une
interview accordée au journal « le Quotidien ».
A
la question de savoir s’il faut supprimer ou maintenir le parrainage,
il répond : « Je ne suis pas opposé au principe du parrainage. Par
contre, je suis absolument contre l’utilisation de ce mécanisme pour
écarter des candidats, comme ce fut le cas à l’élection présidentielle
de 2019. De plus, le parrainage citoyen doit permettre de juger aptes à
participer à la compétition électorale plusieurs candidats ou listes. »
Il
poursuit : « En imposant un parrainage unique par citoyen, le pouvoir a
mis en place un système dans lequel il est matériellement impossible
d’avoir suffisamment de citoyens inscrits pour couvrir en même temps la
totalité de la demande de parrainages. On ne doit donc pas s’étonner que
la justice communautaire bannisse le parrainage. Enfin, les modalités
de contrôle et de dépouillement du parrainage doivent être convenues et
mises en œuvre par toutes les parties concernées. On doit envisager un
parrainage citoyen limité à un nombre consensuel de candidats ou de
listes, fixé à l’avance, avec un contrôle contradictoire. »
Croyez-vous à une cohabitation ?
Il
ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire. La cohabitation est le
choix des électeurs qui décident de confier la majorité parlementaire à
l’opposition. Donc, ce serait un résultat sorti des urnes. Nous
travaillons pour que l’opposition soit majoritaire à l’Assemblée
nationale.
Quelle est votre conception de la cohabitation aux Législatives du 31 juillet 2022 ?
Ce
serait une avancée formidable pour la démocratie au Sénégal. Une belle
preuve de la solidité de nos institutions et un véritable
contre-pouvoir. Elle permettrait, entre autres, de déchirer les lois
liberticides, de renforcer la gouvernance publique et d’engager les
réformes que l’Exécutif peine à entreprendre, notamment la réforme du
travail et de la commande publique. La cohabitation n’est pas de
l’arithmétique. Pour qu’elle soit un prélude à l’alternance de 2024, il
faut que le bloc de l’opposition à l’Assemblée s’entende sur un
programme minimum et que la transhumance soit bannie.
Un an après les émeutes de mars, il n’y a aucune suite judiciaire. Qui sont les responsables, selon vous ?
« C’est à la justice de les identifier. Par contre, il est clair que rien ne peut justifier l’instrumentalisation des institutions de la République pour éliminer un adversaire politique. Malheureusement, c’est devenu une spécialité sénégalaise », plaide Boubacar Camara, Président du Pcs/Jengu Tabax dans la même source.