Élections locales: Thierno Bocoum, le grand perdant aux Parcelles Assainies
Opposant
remarquable, Thierno Bocoum pouvait être le candidat de Yewwi Askan Wi
(Yaw) et maire des Parcelles-Assainies. Il passe donc relativement comme
le grand perdant des élections du 23 janvier dernier.
Thierno
Bocoum passe pour le grand perdant des élections locales du 23 janvier
dernier surtout dans sa commune au niveau des Parcelles Assainies. Chez
Amadou Ba et Mbaye Ndiaye, le candidat choisi par le leader de la
coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) a subi un revers. Moussa Sy, c’est de
lui qu’il s’agit était pourtant désigné comme étant favori dans cette
localité où il n’a pratiquement, jamais perdu une élection.
Pourtant,
avant le jour du scrutin, il jurait qu’il allait gagner les élections
avec ou sans le soutien des «généraux» du Président Macky Sall qui
auraient déserté les troupes en pleine guerre. Son tombeur : un jeune
pratiquement sans grande notoriété, du moins dans le milieu politique.
Il est le candidat qui a surfé sur la vague de la coalition Yewwi Askan
Wi (YAW). La situation est inédite à un point où, le Président du
conseil d’administration du Port Autonome de Dakar (PAD) perd même dans
son bureau de vote avec la manière. «Au centre 8 de la commune des
Parcelles Assainies, le maire sortant Moussa Sy vient d’être battu dans
son propre bureau de vote numéro 3. Yewwi Askan Wi vient en tête avec 84
voix suivie de la coalition Alliance de valeurs éthiques et citoyennes
de Go Faye avec 63 voix et de Moussa Sy en troisième position avec 54
voix», avait rapporté la presse le soir du scrutin. Au lendemain des
élections, les commentaires étaient plus poussés.
Il pouvait être le candidat de YAW et le maire des Parcelles
D’aucuns sont allés jusqu’à dire que Thierno Bocoum pouvait aujourd’hui
être le candidat de Yaw et maire des Parcelles s’il n’avait pas décidé
de ne pas cheminer avec ladite coalition pour des raisons qui lui sont
propres. Directeur financier de l’entreprise Khelcom Bâches et membre
fondateur du parti Pastef Aboubacar Djamil Sané n’était pas certainement
le plus coté. «Si le leader du mouvement Agir n’est pas encore un
véritable poids lourd de l’opposition, sa voix et son positionnement
intransigeant dérangent ». Le nouveau maire n’était pas trop connu mais
était le porte-étendard d’une coalition qui a enregistré beaucoup de
victoires. La preuve, tout est parti d’un discours de leader qu’il a
tenu. «Que tout le monde mouille le maillot sur le terrain et qu’il y
ait une élection à la base pour que ceux qui veulent être candidats
postulent», avait dit le pastéfien. Le jour du vote, toutes les 20
cellules ont validé sa candidature à l’unanimité. «Après les élections
primaires, les militants ont fait le PV qu’ils ont envoyé au niveau
départemental qui l’a entériné. Le département a acheminé la demande au
niveau de la commission d’investiture de la coalition. Voilà comment ma
candidature est passée», confie Djamil à nos confrères du quotidien
L’enquête.
Les raisons d’une ‘’dissidence’’…
Mais
Thierno Bocoum avait ses raisons. Ils les avaient même étalées au grand
jour la veille de la constitution des coalitions pour les besoins des
élections locales. « Nous avons dénoncé le fait que l’on n’ait pas donné
la chance à un large rassemblement de l’opposition. Cette dispersion
dans nos rangs est une très mauvaise chose. Lors des locales prévues fin
janvier 2022, tout candidat qui remportera le scrutin, même d’une seule
voix, raflera la mise dans chaque circonscription. L’enjeu est de
taille pour l’opposition puisque le résultat des locales peut dissuader
Macky Sall de briguer un troisième mandat présidentiel en 2022 », avait
confié Thierno Bocoum d’abord sur sa page facebook, ensuite à nos
confrères de Jeune-Afrique. Il annonçait : «Agir a décidé de rester
concentré sur sa première option : rallier la coalition de l’opposition
la mieux placée dans chaque localité. Les candidats s’efforceront de
mutualiser leurs forces, notamment pour le versement de la caution. Tout
sauf Benno Bokk Yakaar est notre mot d’ordre, à condition de ne pas
entériner une quelconque division de l’opposition».
En 2014 aussi, Thierno avait désisté….
L’histoire
semble se répéter. Thierno est-il de ces gens qui sont toujours très
proches du sacre? Est-il tout simplement un ‘’faiseur de roi »? En
2014, la coalition à laquelle il faisait partie était portée au pinacle.
Cela, avec l’élection de Moussa Sy comme maire des Parcelles Assainies.
Seulement, Thierno Bocoum annonçait à la veille de l’élection du bureau
municipal, qu’il ne fera pas partie de l’équipe. L’on s’attendait à ce
que le leader de Agir, alors lieutenant de Idrissa Seck, représente le
parti Rewmi, membre à part entière de cette coalition qui a gagné les
élections. A noter que Bocoum était le responsable local du parti de
l’actuel Président du Conseil économique, social et environnemental. «Je
n’entrerai pas dans les détails mais mon état d’esprit actuel m’impose
de vous révéler deux satisfactions : satisfait de vos soutiens et
encouragements de même que de ceux des populations Parcelloises que
j’aurais l’immense plaisir de servir avec une constante qualité
d’engagement, en ma qualité de simple conseiller municipal et heureux de
rester fidèle à mes convictions. Je rends grâce à Dieu de m’être
préservé de la dérive humaine et de m’avoir rangé du camp de ceux qui
s’évertuent à être vertueux» avait écrit Thierno Bocoum sur sa page
Facebook.