Cancer du col de l’utérus : 80 % de 2 500 cas meurent par an
«Au Sénégal, il y a
plus de 11 000 cas de cancer, toutes formes confondues, par année. Dans
ces cancers, on dénombre à peu près 2 500 cas de cancer du col de
l’utérus. Parmi ces 2 500 cas, 80 % vont décéder», selon le docteur
Ousmane Dieng.
Le
gynécologue, colposcopiste, spécialisé en cancer et secrétaire général
de la Société sénégalaise de colposcopie de pathologie liée au
papillomavirus, a mentionné face à la presse, ce vendredi, que «c’est
cela la triste réalité. Les femmes, dit-il, arrivent à un stade très
tardif ou on ne pourra rien faire que courir derrière la maladie».
Pourtant, souligne-t-il, ce sont des décès évitables.
Pour
le spécialiste, le fardeau du papillomavirus est plus visible à travers
le cancer du col de l’utérus. «Dans le monde, plus de 600 mille femmes
sont décédées, en 2020. C’est un lourd tribut que les femmes continuent
de payer». Le papillomavirus est un agent pathogène. Un virus qui cause
des maladies infectieuses et des infections. Ces infections peuvent
conduire au cancer.
Il
existe plusieurs types de papillomavirus, plus de 200 qui entraînent
directement ou indirectement des cancers. Les papillomavirus sont
classés en trois catégories. Il y a ceux qui sont en bas risque, en haut
risque. Ils sont responsables de 100 % du cancer du col de l’utérus.
La
vaccination a souffert de la pandémie à Covid-19, parce qu’au
lancement, le Sénégal avait un très bon taux de couverture qui
avoisinait les 95 % de la cible. Mais avec la Covid, la couverture a
diminué et tourne autour de 47 %, selon le docteur Dieng.
Ce
dernier invite ainsi «à donner une chance aux filles âgées de 9 à 13
ans de se vacciner, parce que dans le PEV, ce vaccin est disponible et
gratuit, et il est au Sénégal depuis novembre 2018». Car ce qui a fait
disparaître les maladies infectieuses de l’humanité est la vaccination.
«Aujourd’hui,
il n’est plus normal pour une femme d’attraper le cancer du col de
l’utérus, parce que le délai entre l’infection par le virus et
l’apparition du cancer, c’est 20 ans. Durant cette période-là, on peut
profiter d’aller se faire dépister. Le dépistage permet de voir des
lésions précancéreuses qui ne sont pas au stade du cancer et que l’on
peut traiter et guérir dans 100 % des cas. Il faut inciter les femmes
âgées de 30 à 69 ans à faire régulièrement le dépistage».