Crise scolaire environnante : le FBR comme thérapie efficace et durable
Ainsi, cela fait plus de 10 ans de coma où les apprenants (enfants) sortent avec des séquelles incurables qui conduisent, irrémédiablement, à de lourdes conséquences sur leur cursus académique et plus loin leur carrière professionnelle.
En cette année 2022, la crise est à son apogée, élèves et parents exigent concomitamment la reprise des cours partout dans le pays. Or, il n’y a pas, à proprement parler, de nouvelles revendications mais de vieux griefs.
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En effet, je me rappelle étant acteur de l’éducation à l’époque, du puissant CUSEMS (Cadre Unitaire des Enseignants du Moyen Secondaire) dirigé par Mamadou Mbodji et Mbaye Fall Lèye en 2005. Ils ont œuvré à « réparer » la rupture d’égalité dans le traitement des agents de l’Etat. C’était le temps de la distribution des sinécures : le Président Abdoulaye Wade ordonna la hausse de certaines indemnités des policiers et des magistrats. Ces mesures furent jugées discriminatoires par les enseignants du moyen-secondaire.
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Réunis autour du CUSEMS, ils décidèrent de mener le combat afin de
lutter contre cette «discrimination». Ainsi, nous obtînmes comme gain
de cause une IRD (Indemnité de Recherche Documentaire). Une véritable
thérapie ou souffle douleur ?
Dix-sept ans après, la question de l’équité dans le traitement
salarial entre les agents de l’État nous interpelle à nouveau ; car
étant au centre de la revendication des enseignants.
L’État rebondit suite à des séries d’interpellations et de
médiations pour enfin proposer le Samedi 12 Février 2022 une
amélioration du régime indemnitaire des enseignants pour un impact
budgétaire de 69 milliards Fcfa, cela à travers sept mesures :
l’augmentation de l’indemnité d’enseignement de 60% de la solde indiciaire ;
l’augmentation de 100% de la prime scolaire ;
le relèvement de 100% de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire ;
l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement de 100% ;
l’augmentation de 5% du point d’indice ;
l’institution d’une indemnité d’administration scolaire,
la défiscalisation de l’indemnité de logement.
Si
l’on s’en tient à cela, évidement l’impact macro est considérable mais
celui micro qui devrait s’observer sur le bulletin de l’enseignant reste
insignifiant (peut ne pas excéder 30.000 F après impôt ou taxes). Face à
ces multiples allers-retours entre l’État et les enseignants, au fur
des années, la solution pèse lourd comme une épée de Damoclès sur
l’économie du pays sans une satisfaction préalable des acteurs escomptée
que sont les enseignants.
Par conséquent, nous jugeons inefficaces, inefficientes et non
pérennes les propositions apportées par le gouvernement depuis des
années à la crise scolaire.
Thérapie efficace et durable à la crise scolaire. Partant de la
crise endémique et chronique de l’éducation, du besoin réel de la
qualité du secteur ; le culte du résultat et de la redevabilité doit
être le crédo de tout acteur central comme opérationnel.
Ainsi, nous
proposons, ici, un outil appelé Financement Basé sur les Résultats
(FBR) comme solution idoine à la rémunération des enseignants. Ils
seront ainsi motivés dans un environnement de travail accueillant. Il
s’agira d’un traitement salarial basé sur un mécanisme de performance ;
autrement dit le travailleur (enseignant ou autre) recevra un émolument à
deux parties (fixe et variable). Celle fixe peut être la situation
actuelle du salaire, mais la partie variable est assujettie à un contrat
de performance où l’enseignant pourra se retrouver, trimestriellement
ou semestriellement, selon le cas, après vérification ou évaluation du
contrat, à avoir le double ou le triple de la partie fixe du salaire.
Au préalable, l’établissement où intervient l’enseignant recevra un
BAQ (Bonus d’Amélioration de la Qualité) estimé en fonction des besoins
cruciaux de l’établissement pour améliorer les conditions
d’enseignement-apprentissage leurs permettant d’atteindre les
indicateurs consignés dans le contrat de performance.
Sans avoir la
prétention de développer les mécanismes de l’outil, nous précisons que
ce dispositif de financement du système de l’éducation est expérimenté
au Cameroun et en RDC avec des résultats probants et permettra à coup
sûr de résoudre définitivement le problème de l’école au Sénégal.