Mbour/Saly : Une crise interne menace les questions pédagogiques à l’école française Jacques Prévert
Une vingtaine de
familles constituées en collectif de parents d’élèves de l’école
française Jacques Prévert sise à Saly, s’insurge contre la
délocalisation prématurée et non concertée de l’établissement. Annoncée
pour le 28 février, soit quatre mois avant les vacances d’été, cette
délocalisation n’est pas du tout du goût des certains parents qui
craignent que ce changement de site en pleine année scolaire affecte
psychologiquement les apprenants dont certains s’adapteraient
difficilement.
«Un
déménagement pendant les prochaines vacances nous semble prématuré et
précipité et nous voulons comprendre la motivation de cet empressement
qui, selon nous, n’est pas mesuré vis-à-vis du bien-être
de nos enfants», lit-on dans la lettre en date du 26 janvier et
adressée au comité de gestion par le collectif des parents d’élèves
contre ce projet de déménagement en cours d’année scolaire.
En
effet, cette crise qui secoue la direction de l’école est partie de
l’Assemblée générale du 23 septembre 2021, au cours de laquelle le
projet de déménagement avait été annoncé. Mais le collectif des parents
d’élèves se désole du fait que depuis ce jour, ils n’ont eu que très peu
d’informations officielles provenant du comité de gestion et pire,
l’Ape n’a aucune connaissance, à ce jour, des conditions de négociation
de cet «échange» avec M. Colomers, Directeur de l’hôtel Rhino.
Cet
homme d’affaires, pour agrandir son hôtel, a négocié avec le comité de
gestion de l’école, riveraine de son établissement, en lui proposant un
autre terrain et sa construction à ses frais. Le joyau serait à l’état
de finition et il aurait proposé au comité de gestion de déménager dès
que les travaux seraient achevés, sous peine de sanctions financières
qui seraient supportées par les parents d’élèves.
«Il apparaît que dans vos communications isolées vers certains parents, qui sont un mode de fonctionnement que vous privilégiez afin d’éviter de devoir répondre aux questions lors d’une assemblée
générale, vous auriez affirmé que ce déménagement était impératif, sous
peine que l’Ape ne se voie appliquer des pénalités dans le cadre du
contrat».
Ainsi
interpelle-t-on le président du comité de gestion dans la lettre qui a
été adressée par le regroupement des parents qui disent non à ce
déménagement en pleine année scolaire.
D’ailleurs,
à propos de ce contrat, le collectif des parents d’élèves s’interroge :
«De quel contrat parle-t-on ? Il a toujours été question d’avoir un
mandat validé dans le cadre d’un vote en
assemblée générale pour autoriser le comité de gestion, représentant
les parents d’élèves membres de l’Ape, à signer l’ensemble des actes
relatifs à cette transaction.»
Et
les parents d’élèves de rappeler au président du comité de gestion les
textes réglementaires : «Conformément à l’article 15 des statuts de
l’Ape de 2011 applicables selon vous vis-à-vis de l’extérieur de
l’établissement, ‘’’toute acquisition immobilière devra être autorisée
par une décision de l’Assemblée générale statuant à
la majorité des 2/3. Chaque comité de gestion est responsable
juridiquement et financièrement des différents litiges pouvant découler
de sa propre gestion, y compris après sa cessation de fonctions’’.
A
en croire les plaignants, l’AG du 23 septembre 2021 n’a pas donné
mandat au comité de gestion pour signer quoi que ce soit. Il n’a été
question que de valider un projet et non le modus operandi d’une
quelconque transaction ou d’un quelconque contrat.
Il
s’agit donc, selon ces familles d’élèves, d’un manque de transparence
général et d’une communication diluée imputable au comité de gestion.
Et
de justifier cette sortie musclée contre l’équipe actuelle chargée de
la gestion : «La principale motivation de notre regroupement de parents
en collectif est le bien-être de nos enfants, mais également la
pérennité de cette école. C’est à ce titre que nous vous demandons de
répondre aux différentes questions relatives à cet «échange» entre l’Ape et M. Colomers, et ce, dans les plus brefs
délais et sous trois jours maximum à date de réception du présent
courrier transmis par e-mail avec ampliation au niveau des instances
concernées de l’ambassade. Ceci sous peine d’actions mesurées et
proportionnelles au contexte d’urgence exprimé et de l’imminence des
jalons que vous nous imposez sans aucune concertation préalable.»
Pour
mettre de la lumière sur la gestion de cette école, le collectif des
parents d’élèves exige une assemblée générale extraordinaire avec une
présentation des différentes pièces comptables,
contractuelles et notariées liées à cette transaction. Cette assemblée
générale permettra également aux parents d’être élucidés sur les
questions relatives à l’homologation, à la sécurité des lieux liée aux
normes de construction, aux conditions de changement d’école, à l’acte
d’échange ou de vente, à la situation financière avec plus de 800 mille
francs de frais d’inscription et près de 300 mille francs de mensualité
par élève.
En
outre, les questions de logistiques parentales et d’impact pédagogique
et psychologique seront soulignées, d’autant plus que les nouveaux
locaux de l’école ne sont pas desservis par le transport colle