Relance post-Covid : La BAD soutient le secteur privé sénégalais pour son émergence en Afrique
Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) poursuit les activités de sa visite officielle au Sénégal. En effet, après la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) et son audience avec le Chef de l’Etat, Dr Akinwumi Adesina a rencontré le secteur privé national. La rencontre qui s’est tenue, ce jeudi, a été co-présidée par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, par ailleurs, gouverneur de la BAD pour le Sénégal.
« L’émergence d’un secteur privé fort en Afrique »
Il
s’agit ici, d’une rencontre entre la délégation de la BAD et des
responsables d’organisations patronales du secteur privé national qui,
selon le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, traduit
l’intérêt du gouvernement du Sénégal et de la BAD pour « l’émergence
d’un secteur privé fort en Afrique pour porter la relance post-Covid ».
En conséquence, elle offre aux chefs d’entreprises et aux organisations
professionnelles l’opportunité de parler de leur secteur et de leurs
projets d’investissement post-Covid-19.
Dans
ce contexte et avec l’avènement de la Zone de libre-échange
continentale africaine (Zlecaf), Amadou Hott estime qu’il est important
que le secteur privé sénégalais puisse tirer « son épingle du jeu et
être un acteur de référence » sur le marché africain.
Le
ministre signale par ailleurs que le gouvernement du Sénégal soutient «
totalement » l’esprit de cette rencontre de la BAD avec le secteur
privé national. Et c’est pourquoi, dans le cadre de la réallocation des
nouveaux Droits de tirage spéciaux (DTS) ressortant les décisions du
Sommet de Paris de mai dernier, il va appuyer, entre autres, l’option
des banques régionales de développement comme la BAD. Ainsi, une partie
de ces ressources pourrait être rétrocédée aux banques locales pour
financer des investissements productifs portés par le secteur privé.
Appel à la BAD pour la mise en place d’un package de sûreté assez léger
Dans
cette perspective mais aussi avec l’opérationnalisation du cadre
juridique des Partenariats publics-privés (PPP), le ministre Amadou Hott
a lancé un appel à la BAD pour « la mise en place d’un package de
sûreté assez léger afin de faciliter la mobilisation par le secteur
privé de financement de la banque dans la célérité requise par la
relance ».
Il
a également encouragé le secteur privé national à « s’organiser
davantage pour tirer profit de ces belles perspectives pour une relance
économique avec un secteur privé sénégalais fort qui investit plus et
mieux ».
« Il y a un déficit criard d’infrastructures en Afrique »
Le
président de la BAD, pour sa part, a soutenu qu’on ne peut pas faire
l’intégration régionale sans avoir les infrastructures pour aller d’un
pays à un autre. Selon Dr Akinwumi Adesina, il reste beaucoup à faire en
matière d’infrastructures routières en Afrique malgré les efforts
consentis.
A
l’en croire, le coût du déficit d’infrastructures en Afrique (route,
énergie, chemin de fer, port, aéroport, hôpital, eau, école, etc.) est
estimé entre 68 à 108 milliards de dollars par an. Et la BAD a déjà
financé plus de 40 milliards de dollars au cours des 10 dernières
années.
Dr
Adesina signale que près de 90% des financements de la BAD au Sénégal
se font à travers le secteur public car, pour créer de la richesse, il
faut des infrastructures. Une fois que toutes ces conditions sont
réunies, il estime qu’il faut maintenant venir en soutien au secteur
privé. D’où la tenue d’une telle rencontre.
Mise à la disposition du secteur privé d’une ligne de crédit pour financer les PME
Pour
soutenir le secteur privé sénégalais, le patron de la BAD a annoncé que
son institution va financer les banques au Sénégal à travers une ligne
de crédit pour leur permettre d’avoir du crédit et de financer les
Petites et moyennes entreprises (PME) avec un taux d’intérêt très bas.
Il a aussi annoncé que la BAD va travailler avec le ministère de
l’Economie et celui des Finances pour faciliter la préparation des
projets bancables.
La nécessité de gérer les risques et d’augmenter le niveau d’investissement du fonds souverain
En
ce qui concerne les risques, le président du groupe de la BAD a
souligné la nécessité de les gérer. Pour lui, le plus important, c’est
de savoir comment gérer les risques en matière de banque. Pour réduire
les risques d’investissement au Sénégal, Dr Adesina renseigne que la BAD
disposera des instruments tels que : la garantie partielle des risques.
Il
estime également qu’il faut augmenter le niveau d’investissement du
Fonds souverain sur l’infrastructure au Sénégal. Ce, pour avoir les
infrastructures nécessaires pour « redynamiser l’économie nationale ».