BBY sur les sanctions contre le Mali : «Pourquoi nous soutenons la CEDEAO et non la junte militaire»
La situation au Mali ne laisse
personne indifférent. Si certains sont contre les sanctions prises par
les Chefs d’Etat de la Cedeao, d’autres les soutiennent. Le Secrétariat
permanent de la coalition de la mouvance présidentielle au Sénégal,
Benno Bokk Yaakar (Bby) fait partie de ce second groupe. Toutefois, ils
se sont expliqués, à travers un communiqué parcouru par Seneweb, ce
dimanche 16 janvier.
«
A dire vrai, loin de cibler les populations du pays frère du Mali, ces
sanctions, prises en fonction des textes qui régissent l’institution
communautaire de la Cedeao, ont pour objectif d’amener les autorités de
la Transition à faire des propositions raisonnables. Et dans pareille
situation, soutenir la junte militaire dans son projet, c’est ouvrir la
voie à toutes sortes d’aventures dans notre espace communautaire en
butte à une insécurité quasi-endémique du fait du terrorisme violent
dont la barbarie au quotidien plonge nos populations dans une tragédie
sans nom », lit-on dans le document. Dans lequel, on ajoute : «C’est
également encourager les militaires à perpétrer des coups d’Etat à tout
va et installer notre sous-région dans une instabilité chronique la
ramenant des décennies en arrière et compromettant ainsi toute tentative
de développement de nos pays».
Revenant
sur la genèse, le Secrétariat permanent avance que le 9 janvier 2022,
la Cedeao a décidé des sanctions à l’encontre des autorités maliennes de
transition qui, non contents de renier leur engagement à organiser les
élections à la date qu’elles avaient proposée, envisagent de prolonger
la durée de la transition de cinq (5) années supplémentaires.
Ainsi,
argue-t-il, le chronogramme avancé par la junte militaire pour ce
faire, en même temps qu’il viole les dispositions du protocole de la
Cedeao dans lequel le Mali est partie depuis sa création, traduit ainsi
une volonté manifeste de maintien dans la durée d’un régime militaire,
anticonstitutionnel.
«Pourtant,
la Cedeao, en dépit de la situation créée par la junte militaire et
malgré le deuxième coup perpétré le 24 mai 2021, a fait preuve de
beaucoup de compréhension, en accompagnant, depuis août 2020, le Mali et
sa transition qui devait s’achever en février 2022, dix-huit (18) mois,
après le premier coup d’État », regrette-t-il.
Avant
de continuer : «Pour toutes ces raisons, le Secrétariat exécutif
permanent de Bennoo Bokk Yaakaar (Sep/Bby) soutient la Cedeao dans sa
volonté de ramener le Mali dans l’ordre constitutionnel qui organise la
vie sociale de nos pays et appelle les autorités maliennes de la
Transition et de la Cedeao à renouer le dialogue afin de trouver une
solution consensuelle indolore à la situation dont les conséquences
peuvent être préjudiciables aux populations».
Sous
ce rapport et pour conclure, Bennoo Bokk Yaakaar «exprime au peuple
frère du Mali toute sa compassion et sa solidarité pour les effets
nocifs que pourraient induire les sanctions de la Cedeao à l’encontre de
la junte militaire».