L’association « Fonk sunuy làmmiñ » veut valoriser la langue wolof
L’association « Fonk sunuy làmmiñ » (L’amour de notre
langue), créée en janvier 2020 par des bibliothécaires, annonce vouloir
« valoriser » le wolof et encourager son usage, a-t-on appris, jeudi, à
Dakar, de ses membres.
Réunis au début de 2020 pour les besoins
d’une formation, les membres de l’association ont exprimé, au sortir de
cette rencontre, la volonté d’écrire correctement le wolof.
« Plus
tard, nous avons discuté avec le Goethe-Institut, et l’initiative est
ainsi née. [Elle] milite pour la valorisation de la langue wolof », a
expliqué Ndèye Codou Fall, membre de ladite structure et directrice
d’Ejo Editions.
Ce militantisme en faveur des langues nationales
est un hommage rendu au savant sénégalais Cheikh Anta Diop (1023-1986),
selon Mme Fall.
« On ne se développe pas avec la langue
d’autrui », a-t-elle dit, citant le défunt historien, fervent défenseur
des langues locales.
L’association
« Fonk sunuy làmmiñ » organise les « Rencontres littéraires en wolof ou
Péncun Maam Yunus Je? », en hommage à cette militante de l’usage du
wolof, enseignante et écrivaine, auteure du roman « Aawo Bi » (1992). Mame
Younousse Dieng est décédée en 2016.
Ces rencontres mensuelles
sont un cadre d’expression de la langue wolof. La dernière a eu lieu
mercredi 5 janvier, à la place du Souvenir africain, à Dakar.
Les
participants ont discuté de « Bataaxal Bu gudde nii », une traduction
faite du roman « Une si longue lettre » (1979), de Mariama Bâ, par Mame
Younousse Dieng et la linguiste Arame Fall. « Aawo Bi », de Mame Younousse
Dieng, a également été étudiée lors de cette rencontre consacrée à la
promotion du wolof.
Les membres de « Fonk sunuy làmmiñ » veulent
rendre hommage, en février prochain, au poète, romancier et nouvelliste
Cheik Aliou Ndao.
« Péncun Maam Yunus Je? » va présenter ensuite
le prochain roman en wolof de Boubacar Boris Diop, intitulé « Malaanum
Lëndëm » (Au cœur de la nuit).
L’association organise aussi « Les mercredis des langues nationales », consacrés à l’enseignement de l’écriture du wolof.
« And
jubal mbind mi », l’une de ses séances de travail périodiques, consiste à
corriger l’usage que font les médias des langues nationales, selon
Ndèye Codou Fall, qui enseigne l’écriture journalistique de langue wolof
au CESTI, le Centre d’études des sciences et techniques de
l’information (université Cheikh-Anta-Diop).
« Fonk sunuy làmmiñ » réunit des linguistes, des enseignants et des étudiants désireux de contribuer à la valorisation du wolof.