Mali: pour le médiateur de la Cédéao, une transition politique de 5 ans ne passe pas
Goodluck Jonathan le médiateur de
la Cédéao était en visite pour transmettre un message des chefs d’État
de l’organisation sous-régionale au président de la transition le
colonel Assimi Goïta. Ce déplacement est également un point d’étape
avant le sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao qui se
tiendra le 9 janvier.
La
rencontre entre le président de la transition le colonel Assimi Goïta
et le représentant de la Cédéao, Goodluck Jonathan, était attendu et
aura duré près de deux heures au palais présidentiel de Koulouba. Au
sortir de cette réunion l’ancien président nigérian a préféré rester
discret sur les échanges tout comme la présidence malienne qui évoque
sobrement sur Twitter l’évolution de la situation politique au Mali,
selon notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa. Au cœur des
échanges, il y avait pourtant la proposition de chronogramme prévoit un
prolongement de la transition de cinq ans.
Lors
d’une réunion avec le corps diplomatique accrédité au Mali et les
émissaires de la Cédéao, cette proposition a été rejetée par une
majorité des personnalités présentes dans la salle. Un rejet exprimé
également par plusieurs partis politiques et associations qui organisait
dans le même temps une conférence de presse.
À
des diplomates accrédités à Bamako, Goodluck Jonathan, a clairement
affirmé que la transition politique d’une durée de cinq ans proposée par
la junte malienne ne passe pas. Un membre de la délégation de la
médiation a ajouté devant des journalistes : « Cinq ans de transition
pour des putschistes ? C’est par exemple plus que le mandat d’un
président démocratiquement élu au Nigeria ». L’envoyé de l’institution
sous-région a donc suggérer à ces interlocuteurs de revoir la copie,
résume notre correspondant à Bamako, Serge Daniel. Goodluck Jonathan a
livré le fond de sa pensée en une phrase : « The clock is ticking ». Le
compte à rebours a commencé. Cinq ans, une base de discussion pour les autorités de transition
Dans
l’optique du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao, les
autorités de la transition jouent la carte de la diplomatie pour faire
en sorte d’expliquer leur priorité de mettre en œuvre les réformes
issues des Assises nationales de la refondation avant toute élection. Le
chronogramme est « une base de discussions entre le souhait des Maliens
et les exigences de la Cédéao » ont expliqué le ministre de
l’Administration territoriale et celui des Affaires étrangères lors d’un
point de presse à l’aéroport de Bamako. Après la Côte d’Ivoire, le
Burkina Faso et la Sierra Leone, des délégations maliennes seront
dépêchées en Algérie, au Nigeria ainsi que dans d’autres capitales pour
continuer ce plaidoyer.