2021-2022 : Le stock de la dette publique explose la barre des 10.000 milliards !
La dette publique sénégalaise continue son grand galop. En 2021 et en 2022, elle dépassera la barre des dix mille milliards de francs Cfa
L’encours
de la dette, c’est-à-dire le stock global de l’endettement de
l’Administration centrale, est projeté à 10295 Milliards en 2021 contre
8903 milliards en 2020. Soit une progression de 15,6% sur la période. Il
devrait représenter 67,3% du PIB en 2021, soit une progression de 4,6%
par rapport à 2020 (62,8% du PIB). «Toutefois, il devrait demeurer en
dessous de la norme de 70% retenue dans le cadre de la surveillance
multilatérale», indique la Direction de la prévision et des études
économiques (Dpee)
Quant à 2022, l’encours de la dette publique
est projeté à 10937 milliards, soit une hausse de 6,2% par rapport à
2021. Il devrait représenter 66,4% du PIB en 2022, contre 67,4% l’année
précédente. Le ratio devrait demeurer, toujours, en dessous de la norme
retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’Uemoa, indique
toujours la DPEE.
Les causes de la lourdeur du stock de la dette
sont certainement à rechercher dans les grands projets d’investissement
engagés, ces dernières années, par le chef de l’Etat et ses équipes. Le
président de la République s’était même exprimé sur la question, il y a
quelques jours.
« Il n’y a aucun pays qui
ne s’endette pas »
«En
matière de dette le ministre me rappelait qu’on a la meilleure notation
souveraine. Il n’y a aucun pays qui ne s’endette pas. l’endettement
fait partie du fonctionnement de l’Etat. Il faut juste savoir honorer
ses dettes. Faire en sorte que l’économie puisse payer le service de la
dette », avait indiqué Macky Sall lors du conseil présidentiel sur les
revenus futurs du pétrole et du gaz.
Il indique qu’à l’heure
actuelle, le plus important, ce n’est même pas le capital. Mais, faire
en sorte que le pays ait une bonne tenue de ses recettes, une bonne
gestion financière, que l’argent emprunté soit utilement investi «et
non pas utilisé dans le fonctionnement et les salaires seulement ou dans
l’achat de voitures et autres.»
Ce qui est sûr, c’est que la
marge de manœuvre, par rapport au pallier fixé par l’Uemoa, se rétrécit
de plus en plus. Et dans le but de contenir les vulnérabilités liées à
l’augmentation de la dette publique du pays, l’équipe du FMI soulignait,
en décembre dernier, qu’il importe d’accroître les recettes
intérieures, de réduire progressivement les subventions aux produits
pétroliers et à l’électricité et de renforcer l’efficience des dépenses
publiques afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à
2024.