Elections du 23 janvier : Veillée d’armes à Yewwi, Wallu, Benno…
A quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour les élections locales du 23 janvier, les états-majors politiques sont dans l’effervescence. L’heure est aux derniers réglages et la proximité semble être le mot d’ordre général.
KALIDOU NIASSE, GUEUM SA BOPP : «Notre campagne sera basée sur la proximité »
Pour
une première participation, la coalition Gueum sa bopp compte mettre le
paquet dans cette campagne électorale. «Nous n’avons pas encore ficelé
un programme définitif, le président Bougane est en train de faire le
tour du pays, dans le cadre de la précampagne, indique le mandataire
national, Kalidou Niasse. Actuellement, il est dans la banlieue entre
Pikine et Guédiawaye, il fait des visites pour appuyer nos candidats et
rencontrer les militants. Dans chaque commune ou département, les gens
sont en train de confectionner leur propre programme de campagne. Ce
seront les activités traditionnelles de campagne, à savoir les
rassemblements, les caravanes et meetings, et nous avons opté pour un
style direct avec les électeurs, c’est-à-dire la proximité, des visites
domiciliaires, aller à la rencontre des groupements de jeunes,
associations de femmes… Sans oublier les supports de communication, les
flyers et visuels que nous envoyons dans les groupes WhatsApp et les
autres réseaux sociaux. Nous allons jouer sur ce registre.» La campagne
de Gueum sa bopp sera donc basée sur la proximité, soutient M. Niasse,
même si le leader de la coalition va appuyer ses candidats. «Il s’agit
d’élections locales, le président Bougane a appuyé depuis le début, en
supports de communication (affiches, tee-shirts) et avec une certaine
somme, et ça c’est au niveau central. Mais au niveau de chaque liste de
commune, les gens sont en train de s’organiser et de mobiliser avec des
techniques de levée de fonds, afin de mettre à contribution tout le
monde à côté de ce que le président a alloué pour financer les activités
de campagne.»
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DETHIE FALL, YEWI ASKAN WI : «Yewi Askan Wi est prête… »
«Nous
sommes en train de préparer très sérieusement cette campagne, nos
équipes sont quasiment prêtes pour faire des tournées correctes dans les
différents départements, pour en 14 jours, essayer de toucher le
maximum de Sénégalais possible, pour leur présenter notre vision et
revenir avec eux sur l’importance de ces élections locales. Donc on peut
clairement dire que la coalition Yewi Askan Wi est prête, et c’est une
coalition très organisée qui a commencé le travail depuis longtemps.»
Selon son mandataire national, Déthié Fall, la coalition Yewi Askan Wi
est fin prête. «Vous avez vu nos circulaires et communiqués, nous sommes
aussi revenus avec nos plénipotentiaires et candidats sur les étapes du
processus électoral à devoir respecter. Et tout cela entre dans le
cadre d’une bonne préparation de ces élections locales. Il y a des
actions à anticiper et nous l’avons fait périodiquement avec nos
candidats, de sorte que nous allons engager avec sérénité et une haute
organisation ces élections. On reviendra plus tard sur les activités que
nous comptons dérouler durant la campagne.» Pour financer sa campagne,
Yewi Askan Wi a initié une campagne de levée de fonds, sur laquelle
Déthié Fall revient. «Elle se passe très bien, et nous saluons tous les
Sénégalais qui nous font confiance et qui mobilisent leurs ressources
pour les mettre à la disposition de la coalition. C’est une approche qui
a la particularité de mettre la transparence dans ce que nous faisons,
mais également faire en sorte que les Sénégalais, partout où ils sont,
puissent pour une première fois participer directement à la mobilisation
de ressources pour leur coalition. Si on veut demain avoir la liberté
d’agir, il ne faudrait pas dépendre de lobbies ou de personnes de
l’extérieur qui vont demain, vous demander des comptes ou vous dicter la
manière de conduire les affaires publiques. C’est aussi une manière de
montrer que nous ne sommes mus que par les intérêts des Sénégalais, et
nous nous réjouissons de la compréhension qu’ils ont de cette démarche.»
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CHEIKH DIENG, WALLU SENEGAL : «Ces élections sont préparatoires à l’échéance présidentielle de 2024»
Importante
coalition de l’opposition, Wallu Sénégal est de plain pied dans les
préparatifs de la campagne. «Nous avons démarré les préparatifs de la
campagne électorale depuis plus de deux semaines déjà, avec nos
différentes listes qui sont engagées dans la compétition, fait savoir
Cheikh Dieng, chargé des élections du Pds. Donc dans un premier temps,
nous avons fait l’évaluation des investitures pour nous permettre de
réajuster les comités électoraux communaux et départementaux, suite à la
reconfiguration de la coalition, après le départ de Pape Diop et Bokk
Gis Gis. Nous avons choisi de démarrer par des activités de
porte-à-porte pour discuter directement avec les électeurs, dans leurs
maisons, sur les enjeux de cette élection et la nécessité d’assurer une
large victoire à nos candidats, parce que ces élections sont
préparatoires à l’échéance présidentielle de 2024. Nous avons également
initié une campagne de visites de certains notables et grands électeurs,
dans le cadre des activités préparatoires de la campagne, ainsi que des
caravanes, visites dans les marchés, centres commerciaux… pour
soumettre aux électeurs nos programmes de campagne.» La coalition va
poursuivre ces activités à l’ouverture de la campagne, en mettant
l’accent sur une communication beaucoup plus directe avec les électeurs.
Le renforcement des capacités des acteurs ne sera pas en reste. «Nous
avons aussi prévu un atelier national de formation des formateurs sur
les dispositions légales et les manières opérationnelles de supervision
et de suivi du scrutin. Ce sera demain (aujourd’hui), à la permanence du
Pds, nous allons rassembler les 47 départements pour un renforcement de
capacités des responsables, et chacun va présenter le programme qu’il
compte dérouler au niveau local durant la campagne et le budget y
afférent, ce qui nous permettra au niveau de la direction nationale, de
faire les arbitrages nécessaires et voir comment appuyer les différents
départements.»
MOUSSA DIAKHATE, BOKK GIS GIS : «Aller parler directement aux cibles »
Ancien
maire de la Ville de Dakar, Pape Diop veut rediriger la capitale. Et
selon son mandataire, Moussa Diakhaté, toutes les dispositions sont
prises pour. «Nous avons le programme qui est disponible, le candidat
qui est disponible, et nous avons privilégié d’aller parler directement
aux cibles, parce que cette élection diffère de toutes les élections
municipales. Pour Dakar par exemple, c’est un rendez-vous entre un
candidat et les citoyens de la Ville, raison pour laquelle nous avons
privilégié dans notre programme d’aller à la rencontre des différents
secteurs d’activité, les populations dans leurs lieux de travail et
leurs domiciles pour échanger avec eux. Leur rappeler nos réalisations
quand nous étions maire de Dakar, notre bilan et ensuite notre
programme.» La coalition Bokk Gis Gis avait déjà entamé la précampagne
sous forme de visites de proximité, de séances d’écoute… «Aujourd’hui
nous avons finalisé notre logistique, informe Moussa Diakhaté. Nous
comptons mener une campagne de proximité, nous attendons juste
l’ouverture officielle de la campagne pour passer à l’action. Donc Bokk
Gis Gis est fin prêt pour cette campagne, l’essentiel a été fait durant
la phase de précampagne. Le candidat Pape Diop sera à Dakar, mais notre
coalition est dans plus de 100 collectivités locales, et chaque candidat
s’occupera de sa campagne, parce que c’est une élection de localité.
Nous allons battre campagne et accompagner nos candidats, mais le modus
operandi diffère d’un lieu à un autre.» Quid du budget de campagne ? «Le
budget reste le nerf de la guerre, mais nous n’avons pas encore ficelé
le budget global de la campagne. Ce sera sûrement fait dans les jours à
venir.»
MOR NGOM, PLENIPOTENTIAIRE DE BBY : «Eviter que nos responsables se croisent sur le terrain et s’affrontent»
Pour
le plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY), l’accent
sera mis, durant cette campagne, sur la solidarité, pour éviter surtout
les affrontements entre listes parallèles. «A quatre jours de
l’ouverture de la campagne, beaucoup de questions se posent, concernant
la mise à disposition des moyens et de la logistique. Moyens financiers
et surtout humains, parce que c’est là que nous avons le plus besoin de
notre personnel politique. Il nous faut travailler dès l’ouverture de la
campagne pour ne pas perdre de temps, il nous faut couvrir l’ensemble
du territoire par des médiations d’abord, parce qu’il y a plusieurs
listes parallèles et nous ne souhaitons pas que nos responsables
puissent se croiser sur le terrain et s’affronter. Il y a aussi le
renforcement de la formation au niveau de la base sur comment voter pour
ces élections qui sont particulières. Nous avons dégagé une stratégie
globale de campagne, dans la mesure où le président de la coalition nous
a demandé une solidarité, une démarche participative c’est-à-dire que
dans chaque localité, la liste de BBY doit pouvoir rassembler tous les
membres de la mouvance présidentielle.» Toutefois, signale Mor Ngom, les
responsables locaux devront mouiller le maillot. «C’est une élection
locale, et le président de BBY a beau être le chef de l’Etat, mais ce
qui se passe dans une localité donnée, c’est la proximité du candidat ou
de la tête de liste qui va le déterminer. Et il lui appartient de
prendre toutes les dispositions de proximité et de bilan, pour avoir une
réélection. A Dakar par exemple, où nous sommes dans l’opposition, il
faudra s’attaquer à l’insuffisance des bilans de certains maires. Je ne
vais pas dire ici ce que nous allons faire ou donner dans nos
différentes localités, mais nous avons pris toutes les dispositions pour
que l’ensemble des têtes de liste puissent être soutenues aussi bien en
moyens logistiques que financiers, et avec l’encadrement qu’il faut.»
ADAMA DIENG