COVID-19, le rebond inquiétant

COVID-19, le rebond inquiétant

Le nombre de cas quotidien continue de flamber. Hier, 156 nouvelles contaminations au Coronavirus ont été rapportées par le ministère de la Santé. Au moment où un relâchement est noté dans le respect des gestes barrières et la vaccination. 

Le bond est considérable. Les chiffres ont plus que triplé en seulement 24 heures. De 47 (taux de contamination de 4,52%) rapporté dans le communiqué du mardi 28 décembre 2021, le nombre de contamination au Covid-19 est passé à 156 (taux de contamination de 9,27%) dans le rapport du ministère de la Santé et de l’action sociale, hier mercredi. Soit un surplus de 109 contaminations, comparé à la veille. Sur les 156 infections d’hier, les 152 sont issus de la transmission communautaire. Les 4 sont des cas contact suivis par les services du ministère. La capitale sénégalaise, Dakar, polarise les 140 cas, dont les 109 détectés dans le département de Dakar. Les 14 cas sont issus du département de Guédiawaye, les 9 du département de Pikine, les 5 de Rufisque et les 3 de Keur Massar. Dans les régions, 12 contaminations ont été dénombrées. Les 8 ont été prélevées à Mbour, les 2 à Tivaouane. Les communes de Ndoffane et Ziguinchor ont déclarés chacune un (1) nouveau cas. 
Pendant près de deux mois, les chiffres ont oscillé entre zéro et dix cas de contaminations. Mais depuis la mi-décembre, la courbe des contaminations est repartie à la hausse sous l’effet du variant Omicron devenu nettement prédominant dans les nouvelles infections, selon Pr Souleymane Mboup, Directeur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) de Diamniadio.
Même si les contaminations ont repris la courbe ascendante depuis 14 jours maintenant, passant de 2 le mardi 14 décembre à 11 le mercredi 15 décembre, les cas quotidiens n’avaient pas dépassé la cinquantaine depuis lors. Ils étaient encore dans la fourchette de 10 à 47 jusqu’à ce qu’ils fassent hier ce rebond de 156. 
Le pays qui est sorti progressivement de la troisième vague à partir de juillet avec une tendance baissière allant même jusqu’à zéro cas de contamination et zéro cas de décès le 20 octobre 2021, semble effleurer une quatrième vague. Au moment où un relâchement notoire est constaté dans la vaccination ainsi que dans le respect des gestes barrières que sont : le port de masque, la distanciation sociale, etc.
Quoique les infections flambent, aucun cas grave nécessitant une prise en charge dans les services de réanimation n’a été communiqué depuis le 20 décembre. Les derniers décès dus à cette infection respiratoire, rapportés par le ministère de la Santé, remontent au 23 décembre.   
A la date d’hier, le Sénégal a déclaré, depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 sur son territoire, le 02 mars 2020, 74 672 cas positifs, dont 359 sous traitement. Les 72 422 sont déclarés guéris et les 1 890 ont rendu l’âme. Le Sénégal a vacciné 1 354 162 personnes depuis le lancement de la campagne le 23 février 2021. 
Hier, la Directrice générale de la Santé, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, et son équipe ont fait le bilan du Covid-19 devant la presse. Ils sont revenus sur le début de la pandémie, la situation actuelle et les plans mis en œuvre pour freiner la propagation de la maladie.

PR MOUSSA SEYDI, CHEF DU SERVICE MALADIES INFECTIEUSES : «L’important aujourd’hui, c’est d’inciter les populations à se faire vacciner pour se protéger des formes graves»

Chef du Service des maladies infectieuses à l’hôpital de Fann, professeur Moussa Seydi appelle les Sénégalais à aller se faire vacciner pour se protéger des formes graves du Covid-19 que pourrait occasionner le variant Omicron. «L’important aujourd’hui, c’est d’inciter les populations à se faire vacciner pour se protéger des formes graves», a-t-il soutenu hier, lors d’une conférence de presse-bilan sur la situation du Covid-19. Selon lui, la vaccination doit être au centre de toutes les mesures préventives si l’on veut revenir à une vie normale. «Certains disent que la vaccination ne protège pas contre Omicron, c’est vrai que cela ne prévient pas l’infection, ni les formes symptomatiques, ne réduit pas la transmission, mais la vaccination reste toujours efficace contre les formes graves et les décès», ajoute-t-il. «Partout dans le monde, on parle du nombre de cas, mais ce qui s’est passé à New York au début de la pandémie avec les fosses communes, les morts dans la rue au Brésil et en France où on choisissait les patients à traiter ou non, on n’est plus dans cette situation avec le variant Omicron beaucoup moins virulent que Delta», rassure-t-il. Pr Seydi a souligné que les chiffres présentés montrent la tendance réelle, à défaut d’avoir les données exactes. «A l’heure où je vous parle, au Centre de traitement des épidémies de l’hôpital, il n’y a qu’un seul patient âgé de 45 ans qui a une comorbidité, mais n’est pas en réanimation», a-t-il précisé. 

PR SOULEYMANE MBOUP, DIRECTEUR DE L’IRESSEF DE DIAMNIADIO : «Sur 16 échantillons positifs, il y a eu 11 Omicron et 5 Delta»
«Le variant Omicron est devenu nettement prédominant dans les nouvelles infections enregistrées au Sénégal.» C’est ce qu’a indiqué hier le professeur Souleymane Mboup, Directeur de l’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) de Diamniadio lors de la conférence de presse-bilan du Covid-19. Données à l’appui, il explique : «Le 3 décembre, sur la série de 24 échantillons positifs, nous avions trouvé 20 Delta et un Omicron, et deux semaines après, sur 16 échantillons positifs, il y a eu une inversion des proportions entre les deux variants avec 11 Omicron et 5 Delta». Selon le Pr Mboup, les laboratoires du Sénégal, Pasteur et Iressef, ont fait un travail remarquable, en accord avec le ministère de la Santé, en fournissant des résultats sur les différentes mutations du virus.

PR MAMADOU DIARRA BEYE, DIRECTEUR DU SAMU : «Il faut impérativement que la troisième dose soit administrée»

Pour le professeur Mamadou Diarra Bèye, Directeur du Samu national, le maître-mot qui revient dans la lutte contre le Covid-19, c’est la vaccination. Il souligne que c’est la vaccination qui a changé la donne, si l’on compare les trois premières vagues. Selon lui, «le variant Omicron n’est pas méchant, mais surtout dans les pays où près de 70% de la population sont vaccinés». Seulement, «dans nos pays à ressources limitées où on a moins de 10% de la population vaccinés, on ne peut pas dire ce qui va se passer dans un ou deux mois», a-t-il prévenu, lors de la conférence de presse-bilan du Covid-19. D’où l’urgence d’aller se faire vacciner. Du moins ceux qui n’ont pas reçu leur dose. «Au Sénégal, il faut qu’on se rue vers la vaccination pour ceux qui n’étaient pas encore vaccinés. Et ceux qui l’ont été, il faut impérativement que la troisième dose soit administrée.» Dans sa communication, il a relevé que les nouvelles contaminations sont en train de reprendre, «même si on n’a pas encore des malades mis dans l’ambulance sous oxygène». 

Souare Mansour

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