Assemblée nationale : L’affaire Sonko-Adji Sarr pollue l’atmosphère
Avec la présence du
ministre de la Justice, le sujet était inévitable, surtout lorsqu’on
agite la question du viol. Ceci, sans compter avec la détermination des
parlementaires à toujours se renvoyer la balle.
Les
hostilités ont été ouvertes par l’honorable députée Ndèye Fatou Ndiaye
de la majorité. «Je ne comprends pas qu’on soit choqué par le scandale
de miss Sénégal, alors qu’on a condamné Adji Sarr sans même l’écouter»,
argumente la parlementaire.
Une
pique lancée en réalité à sa collègue Aïda Mbodj qui avait pris la
défense d’Ousmane Sonko, lors de la commission ad hoc chargée de statuer
sur la levée de l’immunité parlementaire du leader du Pastef.
Allant plus loin, le député Cheikh Seck affirme «qu’Adji Sarr a été sodomisée, violée et son bourreau est toujours libre».
Par
ailleurs, les députés de la majorité ont fustigé le fait que
l’opposition jette en pâture la justice, alors «qu’elle ne l’a respecte
pas».
Autre
pique : des parlementaires de Benno Bokk Yaakaar ont parlé «de
l’opposant qui était allé se cacher dans un magasin, alors qu’il avait
un mal de dos».
La
contre-attaque des députés de l’opposition ne s’est pas fait attendre.
Sans gants, ils ont répliqué : «Le pouvoir Exécutif utilise le pouvoir
Judiciaire pour combattre des opposants», affirme Aïda Mbodj. Abondant
dans le même sens, Déthié Fall parle «d’une justice à deux vitesses».
Le
député Cheikh Mbacké a, quant à lui, déploré le fait que le scandale
des passeports diplomatiques ne soit toujours pas élucidé.
Cette
dualité continue de régner durant la plénière. L’importance des sujets a
été ainsi noyée par ces échanges à fleurets mouchetés. Entre huées et
invectives, le président de l’Assemblée nationale a eu tout le mal du
monde pour mener à bien sa mission du jour. Ce dernier a d’ailleurs
rappelé sa possibilité d’user de l’article 54 pour suspendre un député.