Moussa Faki Mahamat (Président Commission UA) : «En termes de sécurité et de paix, l’heure est grave en Afrique»
Le continent africain
est en proie à de nombreuses menaces sécuritaires. En plus de
l’expansion du terrorisme et son lot de drames, l’instabilité
institutionnelle est venue noircir davantage le tableau déjà très
sombre. Une situation très préoccupante, qui inquiète le président de la
Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
«En
termes de sécurité et de paix, l’heure est grave en Afrique, très
grave. De la Libye aux deux extrémités de l’Afrique centrale, le bassin
du lac Tchad et l’est de la République démocratique du Congo, en passant
par la RCA (…) au Soudan et au Sud-Soudan, l’Afrique n’a jamais été
aussi fortement menacée par le terrorisme et l’instabilité», a-t-il
alerté lors de la 7e édition du Forum de Dakar qui a levé ses rideaux ce
lundi 6 décembre 2021.
Brossant
le tableau de la situation qui prévaut dans le continent, l’ancien
Premier ministre tchadien souligne que «le cancer terroriste, en pleine
métastase, tue presque quotidiennement des dizaines d’Africains. Il
détruit des centres hospitaliers, brûlent des écoles et privent ainsi
des milliers d’enfants des rares chances d’apprendre à lire et à
écrire».
A
ces conditions «insupportables ainsi créées», poursuit-il, «se sont
ajoutées des crises politiques violentes ou latentes générées par les
changements anticonstitutionnelles, la mauvaise gouvernance, la mauvaise
gestion, le gaspillage des ressources, la corruption, la concussion et
le népotisme qui font le lit de l’insécurité et de l’instabilité, de la
désespérance et de la perte dramatique de repères».
«Nous
avons les arsenaux les plus élaborés. Pourtant, le tableau brossé sitôt
est et demeure implacable», soutient Moussa Faki Mahamat. «Sommes-nous
trompés de système de gouvernance ? Avons-nous péché par mimétisme
facile ? Qu’avons-nous fait pour que nous soyons aujourd’hui le
continent où le terrorisme s’étend où les changements
anticonstitutionnels se multiplient presque sans coup férir ?»,
s’interroge le président de la Commission de l’UA.
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