Élection en Gambie: Usainou Darboe-Adama Barrow, les raisons d’une rivalité père-fils
962 157 électeurs gambiens sont appelés à élire leur
nouveau président. Si les candidats sont au nombre de six, la tendance
laisse fortement penser que cette élection se dirige vers un duel.
Ainsi, les principaux protagonistes de ce scrutin sont le Président
sortant, Adama Barrow (Parti national du peuple-UDP), 56 ans et Usainou
Darboe (73 ans), le candidat du Parti Démocratique Unifié (UDP).
La
tension entre les deux hommes s’est faite ressentir lors de la campagne
malgré le fait qu’ils s’appellent affectueusement : »mon papa »
(Barrow à Darboe) et »mon fils » (Darboe à Barrow).
« Mon
papa est âgé mais il ne veut pas se reposer. Au soir du 4 décembre, je
vais l’envoyer à la retraite forcée ».’, dit Adama Barrow à propos de
Usainou Darboe dans l’hebdomadaire Jeune Afrique. Le magazine
panafricain avait consacré sa rubrique »Le match de la semaine » aux
deux hommes. « Barrow a utilisé mon nom pour conquérir le cœur des
Gambiens pour détrôner Jammeh », évoque Darboe dans l’hebdomadaire.
Barrow, un »Président par accident »
Pour
comprendre l’origine de la brouille Barrow-Darboe, il faut remonter à
l’élection présidentielle gambienne de 2016. Adama Barrow se présente à
cette élection sous les couleurs de l’UDP, parti de Usainu Darboe,
condamné à trois ans d’emprisonnement par la Haute Cour de Banjul.
L’élection va voir Barrow l’emporter avec les soubresauts connus de
tous.
Une
fois au pouvoir, Adama Barrow constitue un gouvernement composé des
membres de la coalition qui l’a soutenu avec comme Vice-président son
»papa » Usainu Darboe. Le nouveau Président reçoit la consigne de faire
3 ans au pouvoir car considéré comme »président par accident ».
Mais
Barrow ne va pas respecter l’engagement préétabli. En 2019, il déclare
aller au terme de son quinquennat et affiche ses ambitions pour un
second mandat. Par la même occasion, il limoge son ancien mentor de son
poste de vice-président ainsi que plusieurs ministres proches de lui
(Darboe).
Le
chef historique de l’UDP avait fait part de sa volonté de se présenter à
la prochaine élection présidentielle (4 décembre 2021). Une ambition
jugée incompatible avec les siens par Adama Barrow.