Burkina : au moins 20 morts dans une attaque contre un détachement de gendarmerie
Au moins 19 gendarmes et un civil ont été tués dimanche lors
d’une attaque de jihadistes présumés contre le détachement de
gendarmerie d’Inata, dans le nord du Burkina Faso, ont annoncé l’armée
et le gouvernement.
Dimanche
«vers 05h30 (GMT et locale), le détachement de gendarmerie de Inata
(…) a fait l’objet d’une attaque terroriste», a indiqué l’état-major
des armées dans un communiqué. «Nous avons comme bilan provisoire 20
décédés, dont un civil», a précisé le ministre de la Sécurité, Maxime
Koné, à la radio nationale. Le ministre a affirmé que les gendarmes
attaqués «ont résisté et se sont battus avec bravoure» et qu’il y avait
«des rescapés qui ont été retrouvés».
«Les
opérations sont toujours en cours et le travail de recherche»
d’éventuels autres rescapés et des assaillants se poursuivait dimanche
soir dans cette «zone particulièrement» vaste, a-t-il ajouté. Selon une
source sécuritaire, l’attaque, qui s’est produite dans la province du
Soum (région du Sahel), a été menée par «un important nombre d’individus
armés» circulant «à bord de plusieurs pick-up et motocyclettes». Il a
évoqué «de longs échanges de tirs» entre les assaillants et les
gendarmes.
Cette attaque est l’une des plus
meurtrières contre les forces de défense et de sécurité burkinabè depuis
que le Burkina Faso est confronté aux actions djihadistes, qui ont
débuté dans ce pays il y a six ans. Une autre attaque a eu lieu dimanche
matin, à Kelbo, une autre commune de la même province du Soum, a
indiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement,
Ousséni Tamboura.
Survol d’hélicoptères
«Fort
heureusement, cette attaque a été repoussée par les soldats, aidés par
les Volontaires pour la défense de la patrie» (VDP), des supplétifs
civils engagés dans la lutte antijihadiste aux côtés des forces de
défense et de sécurité, «sans faire de victimes», a-t-il dit. Un élu
local, joint par l’AFP, a évoqué des survols d’hélicoptères dans la zone
«depuis ce matin», affirmant que la veille «deux civils, notamment des
femmes, ont été tués par un engin explosif» dans la province du Soum.
Vendredi,
sept policiers ont été tués et cinq blessés lors d’une attaque à
Alkoma, dans la province voisine du Séno, dans le nord-est du Burkina
Faso, selon la direction générale de la police. Le Burkina Faso fait
face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en
particulier dans les régions du nord et de l’est, dans la zone dites
des «trois frontières», aux confins du Mali et du Niger, deux pays
également confrontés aux opérations des jihadistes armés.
Les
violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont
fait environ 2000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir
leur foyer. Mardi, l’opposition burkinabè a exigé des «mesures urgentes»
face à la «dégradation de la situation sécuritaire» après la
recrudescence des attaques jihadistes, menaçant de descendre dans la rue
pour réclamer la «démission immédiate du chef de l’État», Roch Marc
Christian Kaboré. Le président Kaboré avait mis la lutte contre «le
terrorisme» au coeur de la campagne pour sa réélection pour un deuxième
mandat de cinq ans, fin 2020.
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