Au Burkina Faso, des jihadistes présumés tuent une dizaine de civils
Une dizaine de civils ont été tués lundi par des jihadistes présumés, membres de l’organisation État islamique, dans le nord du Burkina Faso près de la frontière avec le Niger, ont rapporté mardi les autorités locales.
Régulièrement
ciblée par des assauts de jihadistes liés à Al-Qaïda et à
l’organisation État islamique, le Burkina Faso est une nouvelle fois
touché. Une dizaine de civils ont été tués, lundi 1er novembre dans le
nord du Burkina Faso, lors d’une attaque imputée à des jihadistes près
de la frontière avec le Niger, ont indiqué mardi 2 novembre à l’AFP un
responsable militaire et des élus locaux.
« Des individus armés,
vraisemblablement membres de l’EIGS (État islamique au Grand Sahara) ont
intercepté des habitants de Dambam en partance pour le marché de
Markoye » dans la région du Sahel (nord) et « une dizaine ont été
exécutés » a indiqué un responsable militaire.
Des militaires ont
été déployés dans la zone et « mènent des ratissages, car quatre autres
personnes qui se rendaient également à Markoye sont toujours portées
disparues », a-t-il précisé.
Un élu de la région a confirmé
l’attaque, expliquant que « les terroristes ont dressé un barrage sur
l’axe entre Dambam et Markoye et intercepté tout ceux qui se rendaient
au marché ».
« Il y avait des gens à pied, à bord de tricycles
(tripoteurs) ou à moto », a expliqué cet élu, précisant que « les quatre
personnes portées disparues ont été enlevées par les jihadistes ».
Selon
un autre élu interrogé par l’AFP, « la plupart des victimes ont été
lâchement assassinées, égorgées et leurs tricycles incendiés ». Il s’est
inquiété de « la multiplication des attaques contre les civils depuis
quelques semaines ».
Des attaques « régulières et meurtrières »
« Les
29 et 30 octobre, des groupes armés ont fait des incursions dans
plusieurs localités de la région : ils ont pillé des biens, emporté du
bétail ou enlevé des habitants », a affirmé cet élu.
Situé à une
quinzaine de kilomètres de la frontière du Niger, Markoye se situe dans
la zone dite des « trois frontières », aux confins du Burkina Faso, du
Mali et du Niger, cible d’attaques jihadistes sanglantes et régulières.
Markoye
abrite un des rares marchés hebdomadaires qui continuent de drainer les
habitants de la région, qui s’y rendent chaque lundi pour
s’approvisionner ou vendre leur bétail.
En août, 30 personnes –
15 soldats, 11 civils et quatre supplétifs de l’armée – ont été tuées
dans des attaques contre Dambam, Guevara et Tokabangou, trois localités
du territoire de la commune de Markoye.
Lundi, le ministre
burkinabè de la Défense, le général Aimé Barthélémy Simporé, a lancé un
appel à un « sursaut patriotique » et à une mobilisation pour une
« offensive décisive » contre les groupes jihadistes.
Il
s’exprimait devant des éléments des forces de défense et de sécurité, à
l’occasion du 61e anniversaire de la création de l’armée, célébré au
lendemain de la mort de cinq policiers, tués dans une attaque contre un
poste frontalier, dans le nord-ouest du pays.
Le Burkina Faso
fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et
meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est,
proches du Mali et du Niger, pays également confrontés aux opérations
des jihadistes armés.
Ces attaques, souvent couplées à des
embuscades et attribuées à des mouvements jihadistes affiliés au groupe
État islamique et à Al-Qaïda, ont fait plus de 2 000 morts et contraint
plus de 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
France 24