Algérie: le frère de l’ex-président Bouteflika condamné à deux ans de prison
Said Bouteflika, frère cadet du défunt ex-président Abdelaziz
Bouteflika, a été condamné mardi 12 octobre au soir à deux ans de prison
ferme par un tribunal algérois pour «entrave au bon déroulement de à la
justice», a indiqué l’agence officielle APS.
Le
parquet avait requis sept ans ferme contre Abdelaziz Bouteflika qui a
comparu devant le tribunal criminel de Dar El Beida, à l’est d’Alger où
il était poursuivi avec d’autres anciens responsables pour «incitation à
falsification de documents officiels», «abus de fonction», «entrave à
la justice», «incitation à la partialité de la justice» et «outrage à
magistrat».
Le
principal accusé dans ce procès est l’ancien ministre de la justice
Tayeb Louh. Il a écopé de six ans de prison tandis que l’ancien patron
des patrons, l’homme d’affaires Ali Haddad, a été condamné à deux ans
ferme, a précisé l’agence. L’ancien inspecteur général du ministère de
la justice, Tayeb Belhachemi, a également été condamné à deux ans
d’emprisonnement. Le tribunal a prononcé l’acquittement de six autres
accusés.
Saïd Bouteflika, 63 ans,
avait été arrêté en mai 2019 en compagnie de trois coaccusés et condamné
en septembre de la même année à 15 ans d’emprisonnement lors d’un
procès éclair devant un tribunal militaire pour «complot contre
l’armée», qui demandait alors publiquement le départ du président
Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, le mouvement de
contestation antirégime. Le 2 janvier 2021, une cour d’appel militaire
avait acquitté Said Bouteflika, mais étant sous le coup d’un mandat de
dépôt pour «trafic d’influence», il avait été transféré d’une prison
militaire à une prison civile.
Said Bouteflika
fut l’influent conseiller de son frère Abdelaziz, décédé le 17
septembre. Cité dans d’autres affaires en cours d’instruction, comme le
financement de la campagne du 5e mandat avorté, il devrait rester en
prison même en ayant déjà purgé la peine des deux ans qui lui a été
infligée mardi.
Depuis la démission forcée
d’Abdelaziz Bouteflika début avril 2019, sous la pression des
manifestations du Hirak et de l’armée, la justice algérienne a placé en
détention préventive ou condamné plusieurs responsables politiques ainsi
que de puissants hommes d’affaires proches de lui, notamment pour des
faits de corruption.