Six morts dans l’effondrement d’un immeuble R+2
Le bilan est lourd avec, au total, six corps sans vie retirés des décombres de l’immeuble qui s’est affaissé en milieu de nuit pendant que les membres de deux familles étaient plongés dans un profond sommeil. Il y a eu également six blessés, dont deux, jusque-là, dans un état critique.
Hann-Bel-Air,
quartier Darou Salam, est encore sous le choc. Quarante huit heures
après le drame survenu dans la nuit du vendredi au samedi, les
habitants, particulièrement les riverains de l’immeuble à deux étages,
ont encore de la peine à retracer le film de l’effondrement : «Tout est
arrivé très vite, trop vite même», ont témoigné les premiers habitants
qui ont été tiré de leur sommeil par le bruit assourdissant qui a
accompagné l’effondrement du bâtiment. «C’était comme une secousse»,
confie un autre d’une voix traînante, encore très affecté par la mort de
six personnes, dont un certain Ousseynou Niang, appelé familièrement
Ouzin, présenté comme un garçon jovial qui n’a pu hélas se sauver et
encore moins, sa mère. Selon les confidences d’un groupe de veilleurs de
nuit, c’est aux environs de 03h 45 minutes, pendant que le quartier
Hann-Bel Air Rocade s’était assoupi, plongé dans l’obscurité, qu’un pan
du deuxième étage s’est détaché, suivi dans un épouvantable vacarme par
tout l’immeuble qui s’est affaissé. Ce fut alors la panique, un nuage de
poussière qui s’est élevé au ciel plongeant davantage le quartier dans
une totale obscurité renvoyant à un décor apocalyptique. Pendant que des
blessés, s’accrochent à l’instinct de survie et tentent dans un effort
surhumain de sortir des décombres, six autres occupants de la maison,
moins chanceux, coincés dans les blocs de pierre, gémissant de douleurs,
rendent leur dernier souffle. Dans la foule qui s’était massée dans la
rue à la devanture de la maison, certains, plus téméraires, vont tenter
d’organiser les secours. Hélas l’exercice n’était pas sans risques et
était trop difficile.
Les sapeurs fouillent à mains nues dans les décombres
A
leur arrivée, aux environs 4h 18 minutes, les sapeurs-pompiers dirigés
par le commandant Ange Diatta ont eu hélas beaucoup de difficultés pour
accéder au lieu du drame. «Il faisait nuit et la visibilité était
réduite dans ce quartier où l’éclairage fait défaut », a reconnu le
commandant Diatta qui a déployé en sus de ses hommes, des engins des
différents services des sapeurs-pompiers utilisés dans de telles
circonstances. Cependant, le déploiement, du fait de l’étroitesse des
lieux, a pris beaucoup de temps. Spécialistes de déblayage dans des cas
d’effondrement, les sapeurs-pompiers pour ne pas aggraver l’état des
blessés ont commencé d’abord à fouiller à mains nues dans les décombres
pour extirper les occupants de la maison coincés entre des blocs de
pierres. Au total, douze personnes ont été sorties des décombres, dont
hélas, la moitié avait déjà succombé.
Les causes de l’effondrement : La vétusté du bâtiment aggravée par les dernières pluies
On
souffle que les premières constatations effectuées par les services de
l’inspection générale font état du non-respect des normes standards de
construction et de l’état de délabrement de l’immeuble dont l’humidité a
été aggravée par les dernières pluies. Trois facteurs qui expliquent
pourquoi l’immeuble s’est effondré comme un château de cartes.
Les blessés pris en charge par l’État et logés au centre Ginddy
Les
six blessés ont été pris en charge par l’État, en l’occurrence la
direction de l’Action sociale. Ils ont été relogés au centre Ginddy et
pourront bénéficier de toute l’assistance des autorités, a confié le
gouverneur de la région de Dakar, Al Hassan Sall, présent sur les lieux
pendant toute l’opération de sauvetage. De même, les habitants d’un
immeuble situé à côté de celui qui s’est effondré dans la nuit du
vendredi au samedi et qui ne présente aucune garantie, ont été sommés de
vider les lieux avec notamment, une pécule qui leur a été donnée pour
trouver un logement ailleurs.
LISTE DES SIX PERSONNES DECEDEES, DONT UN ENFANT DE CINQ ANS
Fama Wilane, Rama Diop, Fama Guéye, Fadel Guéye, Baye Samba Guéye et Ousseynou Niang
ALASSANE HANNE