Seydou Diouf, député Bby : « Ce qu’on a fait dans l’affaire Sonko ne se justifiait pas »
« Ce qu’on a fait dans l’affaire Sonko ne se
justifiait pas » ! L’aveu est du député membre du groupe parlementaire
de la mouvance présidentielle, Seydou Diouf. Dans un entretien accordé
au journal Le Quotidien, le président de la commission des lois de
l’assemblée nationale qui commentait l’affaire de trafic de passeport
diplomatique impliquant des députés de la mouvance présidentielle, s’est
prononcé sur la levée de leur immunité parlementaire agité avec
insistance. Seydou Diouf qui précise d’emblée que l’assemblée « n’est
pas en session », estime qu’au stade actuel de l’affaire la levée de
leur immunité ne se justifie pas.
«
Je vois que le débat est agité sur la levée de l’immunité parlementaire
des collègues incriminés. Mais au stade où nous en sommes (enquête
préliminaire pour situer les responsabilités), je dis qu’il n’y a pas
besoin de lever l’immunité parlementaire. Lorsque l’officier de police
judiciaire a besoin de quelqu’un dans le cadre d’une procédure d’enquête
préliminaire, il n’y a pas besoin de lever une immunité parlementaire
», indique-t-il. Une posture que la majorité parlementaire n’avait pas
dans l’affaire Ousmane Sonko (lorsqu’il a été accusé de viol par la
masseuse Adji Sarr). L’immunité parlementaire du leader de Pastef avait
été levée au stade d’enquête préliminaire. Ce qui semble légitimer le
deux poids deux mesures qu’on reproche à l’assemblée.
A
ce propos, Seydou Diouf passe aux aveux. « Les gens se sont laissés
aller dans l’affaire Ousmane Sonko pour dénaturer l’immunité
parlementaire. Je mets au défi n’importe quel constitutionnaliste homme
de droit ou tout autre, au nom de quoi un député convoqué par un
officier de police judiciaire ne doit pas répondre alors que la loi
parle de poursuite ou arrestation. Ce qu’on a fait dans l’affaire Sonko
ne se justifiait pas et moi je l’ai dit. Le commandant de la section
recherches était bien fondé à le convoquer sur cette affaire »,
confie-t-il.