Côte d’Ivoire : La tentative de réconciliation entre Soro et Ouattara au point mort
Alors que le climat est à la réconciliation entre
les grands acteurs de la politique ivoirienne, le cas de Guillaume Soro
semble rester à part. Condamné à la prison à vie en juin dernier à
Abidjan, pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État, il vit en
Europe depuis plus de deux ans et fait toujours l’objet d’un mandat
d’arrêt international émis par la justice ivoirienne.
Les
tentatives de réconciliation amorcées, il y a quelques mois, semblent
au point mort. Dans une interview en début de semaine au magazine Jeune
Afrique, Alassane Ouattara a tenu des propos qui laissent peu de doutes
sur l’état actuel de ses relations avec Guillaume Soro.
«
Les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité (…) mais il
peut évidemment rentrer et faire face à la justice. » Les mots
d’Alassane Ouattara ne souffrent d’aucune ambiguïté. Le président
ivoirien n’a jamais digéré l’appel à l’insurrection lancé par l’ancien
Premier ministre juste après la présidentielle en novembre 2020.
En
juillet, un compagnon de route de Soro, Alain Lobognon, autrefois
proche du couple présidentiel, a pris l’initiative de tenter de
réconcilier les deux hommes. Il a sollicité l’intercession du président
congolais Denis Sassou-Nguesso, qui entretient de bonnes relations avec
les deux parties.
«
Une rencontre a bien eu lieu entre Soro et le président Sassou à Genève
courant août », confirme une source brazzavilloise qui a ses entrées au
Palais du peuple. Mais Guillaume Soro, dans une posture radicale depuis
plus d’un an, n’est pas prêt à faire machine arrière ni à prononcer des
excuses publiques. Lui et Alain Lobognon ont même officiellement rompu
récemment, mettant un terme à cette tentative de rapprochement.
«
Je ne pense pas que ce soit la fin de cette intercession du président
Sassou. Soro et lui sont toujours en contact. Cette médiation doit se
poursuivre », estime cette source brazzavilloise qui déplore toutefois «
l’activisme débridé et contreproductif » de l’entourage de Guillaume
Soro en exil. Un entourage très actif donc sur les réseaux sociaux et
qui n’a jamais accepté l’initiative d’Alain Lobognon taxé de trahison
depuis des semaines.