Mali: Macron qualifie de «honte» les propos du Premier ministre sur un «abandon» par Paris
Au micro de RFI, le président français a qualifié jeudi 30
septembre de « honte » les accusations d’« abandon » du Mali par la
France proférées par le Premier ministre malien de transition Choguel
Maïga à la tribune de l’ONU. Emmanuel Macron s’est dit « choqué » par
ces propos.
En marge de la clôture de
la saison Africa 2020 à l’Élysée, Emmanuel Macron s’est exprimé jeudi
soir pour la première fois au micro de l’envoyée spéciale de RFI Valérie
Gas sur les déclarations du Premier ministre malien à la tribune de
l’ONU où il a évoqué « l’abandon » de la France. Le chef de l’État
français les juge « inacceptables ».
« Je
rappelle que le Premier ministre malien est l’enfant de deux coups
d’État, si je puis dire. Puisqu’il y a eu un coup d’État en août 2020 et
un coup d’État dans le coup d’État. Donc la légitimité du gouvernement
actuel est démocratiquement nul. Alors qu’hier nous avons présidé à
l’hommage national au sergent Blasco et qu’aujourd’hui il est enterré
parmi les siens, ce qu’a dit le Premier ministre malien est
inadmissible. C’est une honte. Et ça déshonore ce qui n’est même pas un
gouvernement. »
Paris avait déjà fermement
condamné ces derniers jours les propos tenus samedi par Choguel Maïga,
qui a affirmé que l’annonce par Emmanuel Macron en juin de la
réorganisation de la présence militaire française, avec la fin
programmée de Barkhane, représentait « une espèce d’abandon en plein vol
».
« Je sais que ce n’est pas ce que pensent
les Maliens, a estimé le président français. Les Maliens sont les
premières victimes du terrorisme jihadiste. Je sais qu’aujourd’hui, tant
et tant de Maliennes et Maliens pensent à leurs enfants qui sont morts
de ces terroristes, mais ils pensent aussi à ces familles de soldats qui
ont perdu un fils à des milliers de kilomètres d’eux pour aider à
sauver le Mali. Qu’il y ait tant de mépris des actuels dirigeants
maliens à l’égard de nos soldats, des vies qui ont été laissées, c’est
inadmissible. »
Emmanuel Macron,
très remonté, n’a pas mâché ses mots et a affirmé qu’il n’attendait «
rien » du gouvernement malien, avant d’ajouter qu’il devait respecter
ses engagements : organiser des élections en février et arrêter de
mettre en prison les dirigeants politiques. Emmanuel Macron a exprimé sa
colère et sa fermeté.
Dans ce que
j’attends, c’est que le processus électoral soit fait, que ceux qui sont
là par le fruit d’un coup d’Etat respectent la vie démocratique et
arrêtent de mettre en prison les dirigeants politiques….Emmanuel Macron, président français