Espagne: l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont arrêté à son arrivée en Italie
‘eurodéputé indépendantiste et ex-président catalan Carles
Puigdemont a été arrêté jeudi 23 septembre en Italie, a annoncé son
avocat. Il était en exil en Belgique depuis 2017 après la tentative de
sécession de la Catalogne la même année.
«
Le président Puigdemont a été arrêté à son arrivée en Sardaigne, où il
se rendait en tant qu’eurodéputé », a affirmé son avocat Gonzalo Boye
sur Twitter, expliquant que son arrestation avait eu lieu sur la base
d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019. Le leader
catalan, âgé de 58 ans, a été arrêté à Alghero, a confirmé sur Twitter
son chef de cabinet, Josep Lluis Alay.
«
À son arrivée à l’aéroport d’Alghero, il a été arrêté par la police aux
frontières italienne. Demain [vendredi], le président sera présenté aux
juges de la Cour d’appel de Sassari, qui est compétente pour décider de
sa libération ou de son extradition », a indiqué Josep Lluis Alay. Il a
précisé que Carles Puigdemont s’était rendu à Alghero afin de
participer à un festival culturel et de s’entretenir avec des élus de
l’île italienne.
Arrestation alors que les négociations en Catalogne reprennent
L’arrestation
en Italie de M. Puigdemont est survenue une semaine après la reprise
des négociations entre le gouvernement espagnol de gauche et l’exécutif
régional catalan, dont l’objectif est de trouver une issue à la crise
politique en Catalogne.
Le Parlement européen
avait levé l’immunité parlementaire de Carles Puigdemont et de deux
autres eurodéputés indépendantistes le 9 mars à une large majorité (400
voix contre 248), mesure qui avait été confirmée le 30 juillet par le
Tribunal de l’Union européenne. Mais la décision du Parlement européen a
fait l’objet d’un recours dont le jugement définitif sur le fond de la
part de la justice de l’UE doit être prononcé « à une date ultérieure ».
Selon l’interprétation de l’avocat de Carles Puigdemont, Gonzalo Boye,
la décision du Parlement est donc « suspendue ».
Le
nouveau président régional de la Catalogne, Pere Aragones, un
séparatiste, mais de tendance plus modérée que Carles Puigdemont, a
immédiatement réagi sur Twitter, « [condamnant] fermement la persécution
et cette répression judiciaire ». Exilé en Belgique depuis la tentative
de sécession de 2017 afin d’échapper aux poursuites de la justice
espagnole, Carles Puigdemont n’avait pas bénéficié de la grâce accordée
fin juin à neuf indépendantistes incarcérés en Espagne, le gouvernement
du socialiste Pedro Sánchez souhaitant toujours qu’il soit jugé en
Espagne. Carles Puigdemont est poursuivi pour « sédition » et «
détournements de fonds publics ».
Première arrestation en 2018
Principale
figure de la tentative de sécession de la Catalogne de 2017, Carles
Puigdemont avait été immédiatement destitué par Madrid. Il s’était alors
enfui en Belgique pour échapper à la justice espagnole, qui avait
condamné en octobre 2019 à la prison plusieurs anciens membres de son
équipe gouvernementale pour sédition.
En mars
2018, Carles Puigdemont avait été arrêté une première fois à la demande
de l’Espagne, en Allemagne cette fois. Mais il avait été libéré quelques
jours plus tard après l’abandon par la justice allemande de
l’accusation de « rébellion » à son encontre.