Litige foncier : Deux dames se disputent un terrain appartenant à l’État du Sénégal
Attraite à la barre
pour occupation illégal de parcelle, N. Diop s’est dit surprise de la
convocation de la dame Badiane comme étant propriétaire de sa parcelle
sise à Zac Mbao. Devant le prétoire, le procureur leur a signifié que le
terrain est immatriculé au nom de l’État du Sénégal depuis 1973.
Commerçante
de son état, Badiane qui détient une boutique de friperie à Colobane,
était très loin de se douter que cette affaire qu’elle a initiée allait
se retourner contre elle. Ce terrain lui a été attribué en 2008 par une
coopérative d’habitat.
Elle
a pris le soin de le clôturer, tout naturellement. Mais à sa grande
surprise, elle a découvert qu’A. Diop, mandaté par N. Diop, avait monté
une porte en fer pour habiter le site. Mme Badiane n’a donc pas hésité à
saisir la justice.
Ainsi,
les deux parties étaient hier devant la barre des flagrants délits de
Pikine-Guédiawaye pour occupation illégale de terrain appartenant à
autrui. Mais contre toute attente, elles ont appris que le terrain,
objet du litige, est immatriculé au nom de l’État du Sénégal depuis
1973.
Face
aux juges, N. Diop a soutenu avoir acheté le terrain à une famille
léboue. D’après elle, c’est pour éviter que les malfrats ne fréquentent
le site qu’elle a missionné A. Diop d’y sceller une porte, des propos
que le coprévenu a réfuté. Il indique que N. Diop lui a confié le
terrain.
Toutefois,
l’avocat de la dame Badiane a fait remarquer que sa cliente détient un
bail avec un titre foncier global en cours de régularisation. Donc la
plaignante n’est pas la seule attributaire et a acheté en toute légalité
comme c’est le cas pour la coopérative des anciens policiers qui a
également attribué des terrains à d’autres bénéficiaires sur le même
site. Il précise aussi à la partie civile que sa cliente est en train de
s’occuper de la régularisation pour que le terrain soit à son nom.
En
tout cas, selon le parquet, il s’agit d’une occupation illégale d’un
terrain appartenant à l’État du Sénégal et non à autrui, Il a requis 6
mois assortis de sursis contre les prévenues A. Diop et N. Diop. Le
délibéré sera rendu le 9 novembre prochain.