Sédhiou Classée région la plus pauvre : « Comment inverser la tendance » (Dr Ousmane Birame Sané)
« Quel que soit son
chauvinisme, personne ne peut douter de l’objectivité du rapport de
l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) qui
vient de classer Sédhiou comme la région la plus pauvre au Sénégal ». Les
propos sont de Ousmane Birame Sané, docteur en économie. Consultant
international en conseils d’entreprises, il précise que cette enquête
n’est pas axée sur les potentialités économiques dont regorge la région
mais plutôt sur les conditions de vie des ménages au Sénégal et sur les
infrastructures socio-économiques qui devraient impacter sur le pouvoir
d’achat et donc sur le quotidien des populations.
Sur
les causes profondes, l’économiste met le doigt sur les politiques de
développement local sans vision portées par les élus locaux, le manque
d’entreprenariat des jeunes, l’absence d’unité industrielle de
transformation des produits locaux.
Quelles
solutions pour inverser la tendance de ces résultats de l’enquête
effectuée entre 2018 et 2019 ? Ousmane Birame Sané, aussi consultant en
Organisation, Planification Stratégique et Formation cite au moins cinq
pistes de solution. Il explique d’abord que les potentialités
économiques doivent être exploitées. Et de donner l’exemple de l’île au
Diable où la biodiversité pourrait être exploitée pour faire du site une
destination touristique qui boosterait le transport fluvial, le petit
commerce et l’hôtellerie.
Comme
seconde solution, l’économiste propose que le pont de Marsassoum soit
un point à péage. Sinon, le flux de voitures qui va emprunter l’axe
Sédhiou-Bignona via Marsassoum va négativement impacter sur l’économie
de la localité et l’investissement serait économiquement peu rentable.
Convaincu
que pour lutter contre la pauvreté, il faut produire, Ousmane Birame
Sané est d’avis que qu’il faut une politique efficace et efficiente de
l’agriculture, un des moteurs du développement au Sénégal. Aussi,
suggère-t-il, que les jeunes soient plus entreprenants et plus engagés
dans ce domaine.
Pour
accompagner une telle dynamique, l’économiste, consultant en Marchés
financiers et en Gestion financière propose l’implantation d’unités de
transformation des produits tels que l’anacarde, la banane, la mangue
qui font la fierté de la moyenne Casamance en termes de rendement et de
secteurs porteurs.
Enfin,
Ousmane Birame Sané pense que cela peut ne pas être versé dans l’utopie
si on met des mains expertes aux commandes des politiques publiques.
Mais « tant qu’on arrivera au pouvoir local suite à des querelles
politico-politiciennes, tant qu’on refusera de s’entourer d’hommes et de
femmes capables aux idées novatrices et révolutionnaires, le taux de
pauvreté de la région ne connaitra pas une baisse de sitôt encore qu’on
ne lutte pas contre la pauvreté par un coup de baguette magique »,
conclut l’expert en Evaluation des projets et Etudes Institutionnelles.