Marie Rose Ndiaye : «Les bandits m’avaient déshabillée et s’apprêtaient à me violer…»
Victime d’une agression sauvage perpétrée chez elle, par une bande de malfaiteurs, Marie Thérèse Rose Ndiaye a échappé de justesse à un viol collectif. Épouse d’un retraité, elle avait été tenue en respect par les malfrats qui, après l’avoir déshabillée, l’ont sommée de se laisser faire. Elle tiendra tête aux intrus qui vont tuer un ami de son frère, venu à la rescousse du couple. Meurtrie, elle a déroulé le film de sa mésaventure.
Technicienne
en agriculture de formation, Marie Thérèse Rose Ndiaye revient de
loin. La bonne dame porte encore, à différents endroits de son corps,
les stigmates de la violence inouïe qu’une bande de cambrioleurs a
exercée sur sa personne dans la nuit du 29 au 30 août dernier. Ce jour,
des assaillants armés s’étaient nuitamment invités au domicile de son
époux, à la retraite, Amal Sall, pour faire main basse sur des biens du
couple. L’occasion faisant le larron, les brigands vont s’acharner sur
la dame qu’ils vont tenter de soumettre à un viol collectif. N’étant pas
du genre à se laisser marcher dessus, Marie Thérèse Rose Ndiaye vendra
chèrement sa peau. Malheureusement, l’incident va donner suite à un
homicide : Les malfaiteurs vont abattre à bout portant, le jeune Homère
Bassène, un ami du frère de la dame, qui tentait de venir en aide au
couple.
Dévastée par ce traumatisme, la miraculée, Marie Th. R.
Ndiaye, qui a retrouvé le cocon familial au village de Darou Ndoye
(département de Tivaouane), a accepté de se prêter à nos questions. Sans
détours, elle a déroulé le film de cette agression sauvage soldée par
la mort de Homère Bassène, un ami du frère de la dame, venu passer
quelques jours dans le coin. «L’attaque qui a donné suite à un homicide
est survenue aux environs de 3 heures du matin, sous une pluie battante.
Comble du malheur, une coupure d’électricité avait plongé le village
dans le noir. Je dormais à poings fermés, lorsque j’ai entendu un bruit
strident provenant de la porte de notre chambre à coucher. J’ai ouvert
les yeux et j’ai aussitôt remarqué que quelqu’un tentait de manipuler le
loquet de la serrure. J’ai réveillé mon mari et les bandits qui
tentaient à présent de défoncer la porte, ont réalisé que nous étions
éveillés. L’un d’eux a alors jeté une grosse pierre sur les vitres de la
fenêtre. Pour les empêcher d’accéder dans la chambre, j’ai placé un
fauteuil contre la porte. Malgré tout, ils ont réussi à la défoncer à
l’aide de barres de fer et de gourdins. Ce premier obstacle franchi, ces
assaillants (ils sont une dizaine), qui avaient quadrillé la maison, se
sont introduits dans la chambre. Là, ils se sont rués sur mon mari,
l’interpellant nommément : Amal Sall. Puis, ils l’ont sommé de leur
montrer l’endroit où il mettait sa mallette d’argent. Face au refus de
celui-ci, ils ont fait montre d’une violence inouïe, en le battant avec
leurs armes. Ils ont marqué une pause et ont réitéré leur requête, mais
mon époux est resté inflexible, leur disant qu’il a déposé l’argent à la
banque. Non convaincus, ils ont démonté le lit. Ensuite, ils ont mis
sens dessus dessous la chambre, après avoir fouillé l’armoire et jeté à
terre les tiroirs de la cuisine. N’ayant pas trouvé de l’argent, ils ont
jeté leur dévolu sur ma personne. Ils avaient braqué la lumière de leur
torche sur mes yeux pour m’empêcher de les identifier. L’un d’eux m’a
asséné des gifles nourries. C’est en cela qu’ils ont décidé de faire
craquer mon époux en me violant sous ses yeux. Ils m’ont déshabillée,
mais je me suis recroquevillée sur moi, préférant la mort plutôt que
d’être violée par ces voyous. Ils m’ont rouée de coups de bâton aux
cuisses. Malgré la douleur atroce, je me suis jurée de ne jamais céder.
C’est alors que l’un des assaillants s’apprêtait à se défaire de sa
petite culotte pour tenter de me violer que Homère Bassène, un ami de
mon frère, venu passer le week-end chez nous, a été alerté par le bruit
provenant de notre appartement. Lui et mon frère se sont levés pour nous
prêter main forte. L’individu qui voulait me violer a abdiqué, puis
avec ses acolytes, ils ont quitté la chambre. Je tiens franchement à
préciser que je n’ai pas été violée. D’ailleurs, l’examen gynécologue a
infirmé toute thèse du viol. Malheureusement, Homère Bassène qui venait
à notre rescousse en compagnie de mon frère, sera abattu à bout portant
par un élément de la bande qui faisait le guet. Il a rendu l’âme à
l’hôpital de Tivaouane, où il avait été évacué», a narré Marie Thérèse
Rose Ndiaye, le visage boursouflé de chagrin.
ABDOU MBODJ