Gestion inondations : « Ne soyons pas surpris si demain Diamniadio se retrouve dans la même situation que Keur Massar… » (parlementaire)
Rapporteur de la mission d’information sur les inondations à
l’Assemblée nationale, le député Théodore Chérif Monteil invoque le
manque de coordination dans le programme de gestion des inondations.
Invité
à la Matinale « Toc Toc Sénégal », sur iTV, le parlementaire a soutenu :
« Vous avez remarqué qu’il y a sept acteurs qui interviennent dans
l’assainissement que sont, entre autres, Onas, Agetip, Ageroute. Cette
multiplicité des acteurs qui interviennent font qu’on n’a pas un
interlocuteur dédié. Aussi, le programme a trois noms de façon
officielle à savoir le programme décennal contre les inondations, le
programme décennal de lutte contre les inondations et le plan décennal
de lutte contre les inondations. C’est la cacophonie totale ».
Pour le député, l’urbanisation devrait faire partie des priorités de l’État.
« Nous
avons préconisé la mise en place d’un autre programme qui se fera de
manière coordonnée. On doit institutionnaliser l’assainissement dans
notre politique d’urbanisation parce qu’il ne fait pas partie de nos
priorités aujourd’hui. On a vu des organes de l’Etat faire des
lotissements sans pour autant prévoir l’assainissement. La preuve si
vous regardez la nouvelle ville de Diamniadio, c’est une catastrophe en
matière d’assainissement. Avec tous les milliards qu’on a injectés
là-bas, il n’y a aucune canalisation. Donc, ne soyons pas surpris si
demain Diamniadio se retrouve dans la même situation que Keur Massar »,
prévient-t-il.
Ainsi, la mission
d’information de la commission a fait un travail irréprochable et il
revient à l’État de parachever les recommandations.
« On
l’a fait avec tout le sérieux qu’il fallait. On a fait les constats et
donné des recommandations. Maintenant, il appartient au gouvernement et
au peuple sénégalais de faire de telle sorte que ces recommandations
puissent servir à quelque chose », invite le parlementaire.
Il
renseigne que même si on dit avoir dépensé 511 milliards la mission
n’est pas en mesure de dire si ce montant correspond à ce qui a été vu
sur le terrain.
« Je dois avouer qu’en tant que
député on ne peut pas dire que ce qui a été dépensé correspond à ce
qu’on a trouvé sur le terrain. Parce qu’on n’a pas les outils
nécessaires pour vérifier cela. Ça, c’est le travail des organes de
contrôle », confie Théodore Chérif Monteil.