Les États-Unis affirment avoir tué un « organisateur » du groupe État islamique en Afghanistan
L’armée américaine a annoncé vendredi soir avoir procédé à une frappe de drone contre un « organisateur » de l’organisation État islamique au Khorasan en réponse au sanglant attentat de Kaboul. En parallèle, les ressortissants américains ont été priés de quitter les abords de l’aéroport, tandis que la France a mis fin à ses opérations d’évacuation.
L’armée américaine a annoncé vendredi 27 août avoir
mené une frappe de drone contre un « organisateur » de l’organisation État
islamique au Khorasan (OEI-K), le groupe qui a revendiqué l’attaque
meurtrière à l’aéroport de Kaboul pour laquelle le président Joe Biden
avait promis des représailles.
« La
frappe aérienne sans pilote s’est produite dans la province de
Nangarhar en Afghanistan. Selon les premières indications, nous avons
tué la cible », a précisé le commandant Bill Urban, du commandement
central dans un communiqué, disant n’avoir connaissance « d’aucune
victime civile ».
Menaces de sécurité à l’aéroport
Au
même moment vendredi, l’ambassade des États-Unis à Kaboul a demandé aux
ressortissants américains de quitter « immédiatement » les abords de
l’aéroport dans une alerte de sécurité. La veille de l’attentat de
jeudi, une alerte similaire avait été émise. « En raison des menaces pour
la sécurité à l’aéroport de Kaboul, nous continuons à conseiller aux
citoyens américains d’éviter de se rendre à l’aéroport et d’éviter les
portes de l’aéroport », a rappelé l’ambassade.
Plus
tôt vendredi, le porte-parole de l’armée américain John Kirby avait
affirmé que la mission d’évacuation à l’aéroport de Kaboul faisait
toujours face à « des menaces précises et crédibles ».
Dans
la journée, une passe d’armes de communication entre Taliban et
Américains avait alourdi la tension déjà très forte. Les Taliban avaient
annoncé avoir pris le contrôle de plusieurs parties de l’aéroport :
« Aujourd’hui, trois endroits importants de la partie militaire de
l’aéroport de Kaboul ont été évacués par les Américains et sont sous
contrôle de l’Émirat islamique », avait tweeté l’un de leurs
porte-parole, Bilal Karimi. Les nouveaux dirigeants du pays « ne
s’occupent d’aucune des portes d’embarquement ni d’aucune des opérations
à l’aéroport. C’est toujours sous le contrôle de l’armée américaine »,
avait rétorqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
La France met fin à ses évacuations
De
son côté, la France a mis fin de l’opération Apagan en Afghanistan, ont
annoncé vendredi Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères,
et Florence Parly, ministre des Armées, dans un communiqué. « Le
désengagement rapide des forces américaines en charge de la sécurité de
l’aéroport de Kaboul étant confirmé à court terme et les conditions de
sécurité n’étant plus remplies sur l’aéroport, nos opérations
d’évacuation ont pris fin ce vendredi 27 août », peut-on lire.
L’opération
Apagan avait été déclenchée le 15 août dernier à la demande du
président français Emmanuel Macron, après la prise de pouvoir des
Taliban en Afghanistan. « En moins de deux semaines, les militaires
français ont mis en sécurité près de 3 000 personnes, dont plus de 2 600
Afghans qui ont été accueillis en France », a écrit Florence Parly sur
Twitter.
La
France a annoncé qu’elle continuerait son travail de protection des
personnes menacées en Afghanistan après le 31 août. « Nous poursuivrons
nos efforts engagés auprès des responsables taliban pour garantir qu’ils
ne mettront aucune entrave après le 31 août au départ de ceux qui le
souhaiteront », conclut le communiqué.
Un
avion transportant 59 personnes évacuées depuis l’aéroport de Kaboul,
la capitale afghane, devait arriver à Paris dans la nuit.