Momar Ndao, Ascosen : «Il n’y a pas de pénurie de sucre sur le marché…»
La consommation des
ménages est salée, du fait que le sucre est introuvable sur le marché.
Mais il n’est pas en rupture de stock, si l’on se fie à Momar Ndao,
Président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen).
Selon
lui, «actuellement, il y a 25 000 t de sucre qui sont au niveau de la
Compagnie sucrière sénégalaise. Donc, il n’y a pas de pénurie de sucre,
puisqu’on consomme 18 000 t chaque mois et qu’actuellement, on va
bientôt recevoir une cargaison de sucre. La Compagnie sucrière
sénégalaise produit chaque année 150 000 t de sucre ; une quantité en
dessous de la demande nationale. Il y a un déficit de 54 000 t à
importer. Ce qui fait que les autorités octroient des droits
d’importation de produits alimentaires dit Dipa et à la Css et aux
consommateurs», a-t-il fait savoir sur les ondes d’iRadio.
Une
décision que les consommateurs trouvent inacceptable, car la société de
Mimran ne doit pas en bénéficier, du fait de sa position de monopole.
Une
information confirmée par Makhtar Samb, le chef de la Division de la
consommation et de la sécurité des consommateurs. «Je tiens à préciser
qu’il n’y a pas de pénurie sur le marché sénégalais. Il y a juste
quelques tensions dans l’approvisionnement en sucre. La Compagnie
sucrière avait pris l’option de vendre son sucre uniquement par le dépôt
qui est à Dakar. Toutes les régions s’approvisionnaient à Dakar. Donc,
cela a créé un rush. Aujourd’hui, consciente de ces tensions, l’autorité
a pris la décision d’ouvrir les importations du sucre cristallisé»,
a-t-il déclaré.
Monsieur
Ndao ajoute que si les Dipa sont délivrées uniquement aux commerçants,
le Sénégal pourrait alors se retrouver dans une situation de pénurie de
sucre.
«Le
problème qui se pose, c’est que si vous donnez des quotas à des
commerçants, si le prix au niveau international est élevé, s’ils
importent, ils ne gagnent pas suffisamment ou ils peuvent même perdre.
Ce qui fait que dans ces situations-là, si vous donnez toutes ces
importations à des commerçants, si le prix augmente, ils n’importent
pas. Puisque le prix pour les consommateurs est fixé par
l’Administration, donc, s’ils importent, ils ne peuvent pas vendre plus
cher que le prix fixé», a expliqué le patron de l’Ascosen.
Pour
Momar Ndao, c’est ce qui fait que les commerçants ne vont pas importer.
«Par conséquent, si vous donnez toute cette quantité aux commerçants,
ce que vous allez avoir, c’est que pendant cette période, vous n’aurez
plus de sucre. C’est la raison pour laquelle l’Etat a décidé de partager
cette partie entre la Compagnie sucrière, parce que même si les prix
sont élevés, la CSS est forcé par l’Etat à importer et même de vendre à
perte», a-t-il souligné.
Quoi
qu’il en soit, le chef de la Division de la consommation et de la
sécurité des consommateurs rassure que la situation va revenir
progressivement à la normale.