Le Tchad « refuse » de rendre hommage à Habré
Le gouvernement tchadien a indiqué qu’«aucun hommage officiel» ne sera rendu à Hissène Habré, mort mardi 24 août du Covid-19 à l’âge de 79 ans, en raison «de ses condamnations et par respect pour ses victimes».
«Le
Tchad ne lui rendra aucun hommage officiel en raison de ses
condamnations et par respect pour ses victimes», a déclaré à l’AFP
Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement. «Nous ne nous
opposons pas à ce que le corps soit rapatrié au Tchad, même si nous
avons une pensée pour toutes les victimes de son règne», a-t-il ajouté.
«Ce sera à sa famille de décider». Celle-ci ne s’était pas encore
exprimée en fin d’après-midi. Aucune indication n’a été fournie sur le
lieu de son inhumation.
Hissène Habré laisse au Tchad l’image d’un chef de guerre et grand
patriote qui a cherché à consolider le jeune État, mais dont la
présidence reste entachée par une féroce répression. Elle aura aussi été
marquée par la confrontation, avec le soutien de la France et des
États-Unis, avec les forces libyennes de Mouammar Kadhafi. «Nous nous
inclinons devant sa dépouille en tant qu’ancien président du Tchad», a
poursuivi Abderaman Koulamallah.
L’actuel numéro un tchadien, Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby Itno, qui renversa Hissène Habré en 1990 pour diriger le pays d’une main de fer pendant 30 ans, a présenté ses «sincères condoléances à sa famille et au peuple tchadien». «À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons», a-t-il dit sur Twitter. Les premières réactions officielles tchadiennes saluaient davantage l’homme d’État qu’elles n’évoquaient ses méfaits.