Un Afghan rapatrié en France soupçonné de liens avec les talibans placé sous surveillance
Le logo de la Direction générale de la sécurité intérieure à son siège à Paris, le 31 août 2020. Au total, cinq hommes font l’objet d’une « mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance » depuis leur arrivée d’Afghanistan.AFGHANISTAN – Un Afghan rapatrié en France, présumé proche des talibans par les autorités françaises, a été placé sous surveillance ainsi que quatre autres rapatriés proches de lui, a appris ce lundi 23 août l’AFP auprès du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Ces cinq hommes ont fait l’objet d’une « mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance » (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes.
Un homme a particulièrement retenu l’attention des autorités: « même si cette personne a très largement aidé à l’évacuation de l’ambassade de France, nous pensons qu’il peut être lié aux talibans », a expliqué le ministre à l’AFP.
Selon l’arrêté pris par le ministre et consulté par l’AFP, cet homme a admis son appartenance au mouvement et reconnu avoir porté des armes en tant que responsable d’un barrage taliban à Kaboul.
« Devant les difficultés extrêmement fortes de pouvoir faire des enquêtes de sécurité sur les personnes devant être rapatriées », les autorités françaises « ont accepté d’embarquer cette personne et sa famille », a ajouté le ministre.
L’homme « risquait des représailles importantes suite à son aide sur place », a précisé une source proche du dossier.
Sous « surveillance de la DGSI »
À l’arrivé du vol à Abu Dhabi, la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI) « a fait le travail qu’elle n’avait pas pu faire à Kaboul » en menant des entretiens de sécurité, a expliqué Gérald Darmanin.
À son arrivé en France ce week-end, il s’est vu notifier la Micas, tout comme trois de ses proches « pour l’heure non directement soupçonnés ». Quant au cinquième homme, « on a vu après une enquête DGSI qu’il avait des liens avec ces personnes bien qu’étant venu séparément », a détaillé le ministre.
Les cinq sont sous « surveillance de la DGSI » et font l’objet de mesures de « restriction de liberté », a-t-il précisé.
« Je n’ai pas eu d’autres remontées de la DGSI » quant à d’autres ressortissants pouvant être concernés par de telles mesures, a-t-il ajouté. « Cependant nous sommes extrêmement attentifs ».
« Le gouvernement doit expliquer aux Français ce qui empêcherait d’expulser en urgence absolue ces individus », a réagi sur Twitter Xavier Bertrand, candidat de droite à la présidentielle. « Le droit doit s’adapter aux besoins de notre sécurité. Pas l’inverse ».
« Le ‘devoir’ d’accueil de la France passe en second plan quand la sécurité des Français est menacée. Cet impératif tombe sous le sens sauf pour… le gouvernement! », a de son côté tweeté Marine Le Pen (RN).