Inondations : La réponse du gouvernement
Le ministre de
l’Intérieur, Antoine Félix Diome, a lancé dimanche 22 août le plan Orsec
contre les inondations. Celles-ci ont plongé sous les eaux une bonne
partie de la banlieue de Dakar et certaines localités de l’intérieur du
pays. Le gouvernement a pris des mesures d’urgence tout en continuant de
mettre en place des solutions durables.
Face
aux inondations dans la banlieue de Dakar et dans certaines localités
de l’intérieur du Sénégal, le gouvernement joue sur deux tableaux. Il
est en train de mettre en place des mesures d’urgence, pour soulager les
sinistrés, tout en poursuivant les efforts, entrepris depuis 2012, pour
arriver à des solutions durables. Dimanche 22 août, le ministre de
l’Intérieur, Antoine Félix Diome, a présidé le lancement du plan Orsec.
L’état des lieux au niveau des zones touchées a été effectué et les
premières mesures d’urgence, prises.
L’Etat
va déployer dans les quartiers inondés 120 motopompes et une
cinquantaine de camions hydro-cureurs. Ces équipements seront disposés
au niveau des points où des problèmes d’évacuation des eaux sont
constatés (Pikine Guinaw rail, Djeddah Thiaroye Kao, Keur Massar…), en
dépit de la mobilisation des sapeurs-pompiers.
Pour
l’intérieur du pays, la situation est sous contrôle, selon le
commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, le général Mor
Seck.
Dakar, capital problème
Les
interventions seront donc davantage concentrées à Dakar. « On s’attend à
une efficacité dans l’action publique, a suggéré le ministre de
l’Intérieur. Les groupes opérationnels devront entrer en jeu et
l’organisation des secours sous la direction de la Brigade nationale des
sapeurs-pompiers ne devra pas tarder. »
Antoine
Diome martèle : « Les finances ont donné les assurances, les services
techniques concernés ont eu les capacités et les explications qu’il faut
pour évacuer les eaux. Il ne nous reste plus qu’à faire le travail,
atteindre les résultats attendus. »
Les
sapeurs-pompiers sont déjà à pied d’œuvre. Le dispositif des hommes du
général Seck au niveau des « zones sensibles » fonctionne en permanence.
Parallèlement,
pour appuyer la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, l’Agence de
développement municipal (ADM) a mis en place un système de pompage
robuste. « Les travaux ont permis de sortir plusieurs quartiers de Keur
Massar des eaux », applaudit le directeur général de l’ADM, Cheikh Issa
Sall.
« Nous
estimons que s’il n’y a pas d’autres dysfonctionnements sur le réseau,
s’il ne pleut pas d’ici deux à trois jours, la situation pourrait être
maîtrisée et les populations retrouveront leur quiétude », pronostique le
gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall.
Le commandant des pompiers est de cet avis. Il dit : « Si le ciel est clément d’ici à samedi, la situation va redevenir normale. »
A
propos du volet assainissement du Plan Orsec, le directeur de l’Office
national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Dr Ababakar Mbaye,
assure que ses services vont optimiser les capacités des statons de
pompage des eaux pluviales. Il indique qu’au niveau de la Zone de
captage par exemple, le niveau de l’eau du bassin a fortement baissé du
fait de l’intervention de ses équipes.
Mieux,
signale Dr Mbaye, « des équipes travaillent de jour comme de nuit pour
une évacuation rapide des eaux stagnantes aux alentours du bassin de la
zone de captage ». Le directeur de l’Onas ajoute : « La remise en état et
l’élévation du mur à certains endroits de la zone de captage pour
contenir les débordements seront faites. »
Keur Massar : « Un vibro-fonceur pour régler le problème »
Prenant
part au lancement du Plan Orsec, le ministre des Collectivités
territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires,
Oumar Guèye, a souligné que l’Etat est en train de mettre en place des
solutions durables. Notamment à Keur Massar, la zone la plus touchée par
les inondations. D’après le ministre le problème dans cette localité
réside dans le retard dans la construction des 250 mètres de
canalisation complémentaires au quartier Camille Basse.
« Nous
savons avec précision c’est quoi le problème, jure Oumar Guèye. Cette
connexion passe certes dans une zone difficile, mais la technologie pour
la réaliser, existe. Il faut ce qu’on appelle un vibro-fonceur pour
régler le problème. Cette liaison permettra d’assurer un grand flux des
eaux afin de les amener dans les bassins qui sont dans la forêt classée
de Mbao. »
En outre le ministre a recommandé le faucardage des lacs et des bassins.
Pour
l’année 2021, le gouvernement a mobilisé 27,8 milliards pour la lutte
contre les inondations. Ces fonds « prennent en compte l’ensemble des
projets et programmes qui contribuent, de façon efficace, à la lutte
contre les inondations pour l’année 2021 », informe le directeur du
Budget, Mamadou Moustapha Bâ.
Macky Sall ne veut pas « d’embellie », il réclame un état des lieux sincère
Dans
tous les cas, le Président Macky Sall a tenu une réunion d’urgence au
Palais avec les ministres et autres autorités compétentes. D’après le
journal Rewmi, citant des sources anonymes, le chef de l’Etat s’est
montré agacé par l’ampleur des inondations alors que des moyens
conséquents ont été mobilisés pour lutter contre elles.
Le
journal informe que Macky Sall a ensuite demandé à ses collaborateurs
de lui faire une description sans fard de la situation afin que les
mesures appropriées soient prises. « Je n’ai pas besoin d’embellie, si
les choses de marchent pas, aurait lancé le président de la République.
J’ai besoin de savoir exactement quelle est la situation réelle pour les
mesures appropriées soient prises afin de soulager les populations le
temps que les infrastructures nouvelles soient tout à fait
fonctionnelles. »
Le
déficit d’ouvrages adaptés est souvent pointé pour expliquer les
inondations au Sénégal. Mais, de l’avis de nombreux spécialistes les
changements climatiques y sont pour beaucoup. Ces caprices de la nature,
accentués par l’action de l’homme, ont été durement ressentis en
Europe. Pas moins de douze pays (Allemagne, France, Belgique, Pays-Bas,
etc.) ont été touchés et des centaines de morts déplorés.