Le retour des Taliban au pouvoir rebat les cartes pour Al-Qaïda et le groupe État islamique
Dans le sillage de leur conquête de Kaboul, les Taliban ont libéré, le 15 août, des centaines de prisonniers, dont certains sont des cadres de la mouvance jihadiste. L’arrivée au pouvoir des insurgés en Afghanistan pourrait bousculer le rapport de force entre les deux grandes organisations terroristes rivales : Al-Qaïda, moribonde mais proche des Taliban, et le groupe État islamique. Explications.
Dimanche 15 août, des images de libération de la prison de Pul-e-Charkhi – à l’est de Kaboul – par les Taliban circulaient sur Twitter. On y voyait des centaines d’hommes sortir de l’enceinte du centre de détention national afghan. Il s’agit de la plus grande prison d’Afghanistan, d’une capacité initiale de 5 000 personnes mais qui a pu en accueillir plus de 10 000, selon l’ONG Amnesty international.
“On ne sait pas grand chose des personnes libérées car les Américains ne veulent pas donner les noms des détenus, la liste est tenue secrète”, explique Wassim Nasr, journaliste à France 24. Il précise cependant, au vu des informations parcellaires dont il dispose, que cette prison accueillait “des figures du jihadisme en plus de combattants lambda”.
Parmi eux, on sait que Muhammad Zia-ul-Haq – aussi connu sous le nom d’Abou Omar al-Khorassani – a été tué à la libération de Pul-e-Charkhi. Ce jihadiste a brièvement été l’émir du groupe État islamique (EI) en Afghanistan (2018-2019) avant d’être arrêté par les forces de sécurité afghanes et emprisonné en 2020.
Mulawi Fakir Muhammad a aussi été libéré. Il est l’ex numéro 2 des Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), principale mouvance des Taliban pakistanais proche d’Al-Qaïda. L’organisation a commis de multiples attaques terroristes au Pakistan entre 2007 et 2014, et encore récemment, faisant plusieurs morts dans une attaque à la voiture piégée à Quetta en avril dernier.