Pourquoi il y a des tensions autour de la révision des listes électorales
Membre du Groupe de
réflexion et d’appui conseil pour la démocratie participative et la
bonne gouvernance (GRADEC), Babacar Fall explique les tensions
politiques notées ces temps avec les révisions de listes électorales. A
l’en croire, les remous sont dus à l’enjeu des Locales dont les
résultats vont impacter les prochaines échéances, notamment les
Législatives et la Présidentielle, en raison d’une forte implication des
jeunes qui sont sortis dans la rue au mois de mars dernier pour
manifester.
A
cela, s’ajoute la prorogation des mandats des actuels élus locaux. Il
semblerait que le pouvoir veut bloquer l’inscription des jeunes sur les
listes électorales en rendant difficile l’obtention du certificat de
résidence aux primo votants voire la carte nationale d’identité, dira
Babacar Fall. Or, le pouvoir pointe, quant à lui, du doigt les maires de
l’opposition qui font des transferts d’électeurs afin de gonfler
l’électorat dans leurs circonscriptions, soutient-il. M. Fall prévient
que la tension va se prolonger jusqu’aux élections.
Pr
Moussa Diaw de l’université Gaston Berger de Saint-Louis justifie cette
situation par le manque de confiance entre les différents acteurs
politiques, notamment le pouvoir et l’opposition. Car, des divergences
sont notées à presque tous les niveaux du processus électoral. Selon
l’enseignant chercheur en sciences politiques, c’est le dialogue
politique qui devait lever les équivoques sur ces questions brandies par
les acteurs.
Mais,
cela n’a pas été le cas, déplore l’universitaire qui y voit un échec.
Avant d’asséner, dans les colonnes du journal L’AS, que c’est la
majorité qui doit donner des gages d’enrôlement des primo votants.
Aussi, dit-il, l’administration en charge des élections doit donner des
directives aux maires pour qu’ils délivrent les certificats de résidence
à qui de droit.