Covid-19 : les scientifiques sur la même ligne que le gouvernement?
Face à la
recrudescence des cas de Covid-19, le gouvernement privilégie trois
autres leviers : le respect des mesures-barrières, le renforcement des
capacités d’accueil des structures de santé et, surtout, l’accélération
de la campagne de vaccination.
?Lors
du Conseil des ministres du 14 juillet dernier, le Président Macky Sall
«a insisté auprès des populations, sur l’impératif de respecter les
mesures barrières, le port systématique du masque, la limitation des
rassemblements et déplacements au regard de la multiplication
fulgurante, aux plans mondial, continental et national, des infections
de Covid-19».??A la suite de cette prescription présidentielle, des
concerts et des combats de lutte ont été déprogrammés et l’on a assisté
au retour des contrôles du respect des gestes-barrières dans l’espace
public.
?Le
chef de l’Etat avait en plus demandé, lors de cette réunion du
gouvernement, un renforcement des capacités des structures de prise en
charge des malades de la Covid-19. Invitant «le ministre de la Santé et
de l’Action sociale, à intensifier la remise à niveau des Centres de
traitement des épidémies (CTE), à poursuivre la dotation des structures
sanitaires et des services spécialisés en intrants et équipements de
première nécessité, mais également à mobiliser l’ensemble des personnels
de santé afin d’asseoir la maitrise rapide de cette nouvelle poussée de
la pandémie».
?Implication des gaziers
Lundi
9 août, le ministre de la Santé et de l’Acton sociale, Abdoulaye Diouf
Sarr, a signé un partenariat avec les sociétés gazières locales afin de
sécuriser la fourniture de bouteilles d’oxygène aux CTE. «Nous avons
retenu de réquisitionner et de réserver toute la production et le stock
oxygène du pays à la riposte sanitaire dans les CTE du public et dans le
secteur privé disposant de CTE», a déclaré le ministre, repris par
l’APS.
?Le
gouvernement est allé plus loin. «Ces gaziers, parce que produisant le
premier médicament dans le cadre de la riposte sanitaire, sont désormais
invités à nos réunions hebdomadaires du Comité national de la gestion
des épidémies, a révélé Abdoulaye Diouf Sarr. Ça leur permet déjà
d’apprécier ce qui est en train de se faire pour pouvoir éventuellement
être dans la dynamique du CNGE (Comité national de gestion des
épidémies, Ndlr).»
?Par
ailleurs, le Sénégal va recevoir de la Turquie douze tonnes de matériel
médical pour renforcer les équipements des structures sanitaires dans
le cadre de la lutte contre la Covid-19. Macky Sall a annoncé la
nouvelle mardi 10 août, à la suite d’un échange téléphonique avec son
homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
?Le budget de la Santé renforcé de 40 milliards
Parallèlement
à ces dispositions, le président de la République demande à ses
collaborateurs «d’accélérer le déploiement de la campagne de vaccination
de proximité avec l’acquisition effective de nouvelles doses de vaccins
par l’Etat».
?A
ce jour, le Sénégal a distribué dans les structures sanitaires un
million 232 mille 318 doses contre la Covid-19. Il s’agit de trois types
de vaccins : AstraZeneca, Sinopharm et Johnson and Johnson. Les 532
mille 118 doses ont été acquises par le Pays sur fonds propres tandis
que le reste provient du programme Covax et des achats groupés de
l’Union africaine.
?Au
mois de juin dernier, 40 milliards de francs CFA ont été ajoutés au
budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale pour notamment
l’acquisition de vaccins. Sans compter que le Président Macky Sall
«demande au gouvernement d’assurer un suivi rapproché de l’exécution du
projet d’implantation au Sénégal, par l’Institut Pasteur de Dakar, d’une
industrie de production de vaccins avec le soutien des partenaires
techniques et financiers».
?Cette
usine, selon les prévisions, devrait être fonctionnelle en 2022 et, à
terme, produire 300 millions de doses par an et ainsi couvrir 99% des
besoins de continent.
?Le «quitus» des spécialistes
Cette
stratégie en trois temps est validée par d’éminents spécialistes de la
santé. «Les mesures barrières, accompagnées de la vaccination et le
recours rapide aux soins permettent de façon très claire, comme dans
d’autres pandémies, d’arriver rapidement à anéantir ce virus pour qu’il
puisse disparaître», a assuré le directeur du Centre de formation et de
recherches sur la génomique de la surveillance sanitaire, Pr Daouda
Ndiaye, lors du point quotidien de la situation épidémiologique au
Sénégal du mercredi 11 août.