Procès Kabirou Mbodje : Le Directeur Général de Wari risque 2 ans d’emprisonnement pour abus de biens sociaux.
Poursuivis pour abus de confiance et augmentation irrégulière du capital social, Kabirou Mbodje risque 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois ferme si le juge suit le réquisitoire du procureur. En effet, l’affaire l’opposant à ses ex-collaborateurs Malick Fall et Seyni Camara a été jugé à la barre de la troisième chambre correctionnelle de Dakar, ce mercredi 11 août 2021 après son énième renvoi.
À
l’entame du procès, la chambre a constaté que le prévenu Kabirou Mbodje
était absent. Et pour justifier le fait, son avocat Me Boubacar Camara a
fait savoir que son client n’a pas pu se déplacer à cause de la
pandémie de Covid-19. Une allégation vite rejetée par Me Abou Dialy Kane
qui souligne que le prévenu ne veut pas tout simplement comparaître.
Témoin
dans cette affaire, le commissaire aux comptes a déclaré devant le
prétoire qu’il y a des incertitudes par rapport aux malversations
alléguées. « Je n’ai pas décelé de détournement », a-t-il dit.
Interrogé
sur les faits, Malick Fall précise que la plainte portée contre Kabirou
Mbodje date de 2018, mais l’ordre des experts avait mis le coude sur le
dossier. Kabirou a été condamné sous astreinte de payer. « Ce que nous
avons constaté dans le rapport c’est qu’il n’y a pas de document
l’investissant à partir de 2016 car sa mission avait pris fin en 2015.
C’est de la complicité active, ce que le commissaire a fait. Il n’a pas
réagi lors des transferts de fonds, alors qu’il devait alerter, mais le
témoin dit avoir alerté le gérant », a-t-il précisé.
Surpris
en train de souffler des réponses au témoin, Me Seydou Diagne recadre
Me Ababacar Camara en lui interdisant de souffler des réponses au témoin
qui est votre employeur. « Le témoin a clairement dit avoir émis des
réserves et fait des alertes », a soutenu la robe noire.
Lors
de son réquisitoire, le maître des poursuites a parlé de sommes
indûment perçues et des remises volontaires. Sur ce, il souligne que le
prévenu n’a pas pu justifier leur utilisation, donc le détournement est
établi.
Selon lui, il s’agit bel et bien
d’abus de confiance de biens sociaux, car les faits commis l’ont été
dans le cadre d’une gestion. « On ne peut pas éclater l’infraction pour
laquelle il est renvoyé devant cette barre, notamment l’abus de
confiance et l’escroquerie », a relevé le parquet qui le déclare coupable
et le condamne à 2 ans dont 6 mois pour abus de biens sociaux.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 8 septembre prochain.