Covid-19 : « La crise sanitaire n’est pas derrière nous », avertit Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a réuni ses ministres, en
visioconférence pour la plupart, mercredi, pour un Conseil de défense
sanitaire face à la très préoccupante hausse des cas de Covid-19 aux
Antilles, où la vaccination peine. « La crise sanitaire n’est pas
derrière nous » et durera « encore plusieurs mois », a averti le président
français.
« La
crise sanitaire n’est pas derrière nous, très clairement, nous allons
vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus », a déclaré le chef
d’État lors d’un Conseil de défense sanitaire qui s’est tenu, mercredi
11 août, en visioconférence depuis Brégançon.
Emmanuel
Macron a une nouvelle fois insisté sur l’importance de la vaccination
pour éviter que la circulation du variant Delta ne s’accentue encore et
n’impose de nouvelles restrictions. De telles mesures ont déjà été mises
en œuvre ou sont sur le point de l’être en Martinique et en Guadeloupe,
touchées par une flambée des cas.
La
quatrième vague de l’épidémie de Covid-19 place la France dans une
situation sanitaire « plus que délicate » et « impose notre mobilisation », a
déclaré le président français. « Nous avons dépassé en début de semaine
les 9 000 hospitalisations pour Covid », a-t-il précisé, en soulignant
que « la barre des 1 600 patients en réanimation a également été
franchie ».
Ce
Conseil des ministres mobilisés sur le terrain contre l’épidémie du
Covid-19, au cœur de l’été a réuni Jean Castex depuis Carcassonne, où il
vient visiter le Centre hospitalier, mais aussi le ministre des
Outre-mer, Sébastien Lecornu, connecté depuis la Guadeloupe, où il est
arrivé dans la nuit de mardi à mercredi.
Le
ministre de la Santé, Olivier Véran, tout comme Alain Griset en charge
des PME, ont rejoint le chef de l’État au Fort de Brégançon dans le Var
avant de se rendre à son tour en Martinique jeudi.
La
situation sanitaire « extrêmement grave » en Martinique et en Guadeloupe
sera la priorité de ce Conseil, avait répété mardi soir le porte-parole
Gabriel Attal. Le taux d’incidence, « colossal » selon lui, atteint plus
de 1 700 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe et 1 200 en
Martinique.
Probable renforcement du confinement en Guadeloupe
Quelque
« 274 soignants et 60 pompiers venus de tout l’Hexagone en renfort » sont
venus « prêter main forte aux équipes médicales » des deux îles, a
précisé Sébastien Lecornu sur Twitter.
En
Martinique, un nouveau confinement strict a été mis en place avec
fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des
hôtels et des plages, alors que les touristes ont été invités à quitter
l’île. En Guadeloupe voisine, les chiffres explosent également avec 14
morts la semaine dernière.
Dans les deux îles antillaises, à peine 20 % de la population est complètement vaccinée, contre plus de 55 % en métropole.
« Le
variant Delta est plus contagieux et s’abat sur une population qui
n’est pas suffisamment protégée », a affirmé à l’AFP Sébastien Lecornu,
s’inquiétant de « taux d’incidence que l’on n’a jamais connus » en France.
Le ministre est arrivé en Guadeloupe où il s’est rendu immédiatement au
CHU pour faire « un point pour faire un point sur la situation sanitaire
et la tension hospitalière avec le personnel soignant », a-t-il tweeté.
Avant
son départ, il avait évoqué un probable renforcement du confinement
dans cette île deux jours après celui décidé en Martinique. « Il faut
continuer la pédagogie sur la vaccination pour décrocher ceux qui sont
naturellement sceptiques de ceux qui sont anti-tout », plaide un
conseiller du gouvernement.
En
raison des menaces de saturation des hôpitaux, de premières évacuations
de patients ont été effectuées début août vers des hôpitaux de
l’Hexagone. « La solidarité nationale jouera à plein pour l’outre-mer »,
souligne l’exécutif, et la question de nouveaux transferts pourrait être
abordée lors du Conseil.
Hospitalisations Covid en augmentation dans l’Hexagone
Outre
la flambée des cas de Covid-19 dans les Antilles, le chef de l’État a
souligné « l’état des lieux préoccupant » en régions Provence-Alpes-Côte
d’Azur, Corse et Occitanie, où le taux d’incidence dépasse les 500 cas
pour 100 000 et fait craindre une montée de la pression hospitalière,
a-t-il indiqué lors de ce Conseil de défense sanitaire.
La
situation en métropole, où le nombre d’hospitalisations (9 153
personnes) et de malades en services de soins critiques (1 712) continue
à progresser, suscite de sérieuses préoccupations. « Nous sommes sur un
plateau haut, légèrement ascendant. Nous ne voyons pas encore le début
de la descente, nous voyons en revanche l’impact sur les hôpitaux », a
averti le porte-parole.
Face
au risque de saturation des hôpitaux, le plan blanc a été activé mardi
en Nouvelle-Aquitaine, après la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la
Corse et l’Occitanie. L’incidence y a fortement progressé et le taux de
vaccination dans le Sud est un peu moins élevé que la moyenne nationale.
Trois patients en réanimation ont été transférés mardi par avion d’Occitanie vers les Hauts-de-France à titre préventif.