Le passe sanitaire entre en vigueur dans la vie quotidienne des Français
Le passe sanitaire est étendu, à partir de lundi,
dans plusieurs lieux de la vie quotidienne des Français : bars,
restaurants, cinémas, hôpitaux ou encore transports. Cette mesure sera
mise en place jusqu’en novembre, malgré la contestation dans la rue.
L’extension
du passe sanitaire entre en vigueur, lundi 9 août, dans plusieurs lieux
de France bien que cette mesure validée par les juridictions – Conseil
d’État et Conseil constitutionnel – soit contestée en partie dans la
rue.
À
la veille de son entrée en vigueur, le gouvernement s’est voulu
rassurant en précisant qu’il y aurait une première semaine de tolérance
et de rodage pour ce nouvel outil. Déjà exigé dans les lieux de culture
depuis le 21 juillet, il prend la forme d’un QR code qui devra être
présenté pour déjeuner dans un restaurant ou prendre un verre en
terrasse.
« Le
passe et la progression de la vaccination devraient nous éviter
d’autres couvre-feux et confinements », a souligné le ministre de la
Santé, Olivier Véran, dans le Parisien dimanche.
Pour
être valide, le passe, déjà en vigueur dans plusieurs pays européens,
doit témoigner soit d’un schéma vaccinal complet, soit du rétablissement
de la maladie à travers un certificat de test positif d’au moins 11
jours et de moins de 6 mois, soit enfin d’un test négatif datant de
« moins de 72 heures ».
« Fortes amendes » en cas de passe abusivement utilisé
Il
pourra aussi être exigé sur décision préfectorale dans les commerces de
plus de 20 000 m², mais ne sera pas demandé pour une visite chez un
médecin généraliste. Il le sera en revanche dans les hôpitaux, « mais en
aucun cas il ne devra être un frein pour accéder à des soins utiles et
urgents », souligne Olivier Véran.
Sur
Twitter, le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, a rappelé que
ceux qui présentent un passe « qui n’est pas le leur encourent de fortes
amendes », précisant que les passes « abusivement utilisés seront placés
sur liste noire et rendus inutilisables ».
Une
personne utilisant le passe d’un proche sera passible d’une amende de
4e classe de 750 euros (forfaitisée à 135 euros si elle est réglée
rapidement), un montant qui passe à 1 500 euros en cas de récidive dans
les 15 jours.
Le
ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé aux préfets de
mobiliser policiers et gendarmes pour contrôler, « en uniforme et en
civil », les établissements dont l’accès est soumis à la présentation
d’un passe, en ciblant en priorité « les zones urbaines et touristiques »
et « les lieux de rassemblements », selon un télégramme consulté par
l’AFP.
Admissions à l’hôpital et en réanimation en hausse
L’introduction
de ce passe est contesté dans la rue : pour le quatrième week-end
consécutif, près de 237 000 personnes ont défilé dans le calme samedi,
selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Dans
une vidéo mise en ligne dimanche, Florian Philippot s’est félicité de
l’allongement de la validité des tests qu’il a présenté comme « une
reculade du gouvernement ». L’ex-FN, président du parti pro-Frexit Les
Patriotes qui a fait de la lutte contre la stratégie sanitaire de
l’exécutif son cheval de bataille, a appelé à « accélérer » la
mobilisation. « La peur change de camp », a-t-il assuré.
Au
sein de l’exécutif, confiant que l’objectif de 50 millions de
primo-vaccinés d’ici la fin août soit atteint, on affirme que
l’allocution d’Emmanuel Macron, le 12 juillet, a donné un coup de fouet à
la campagne. Depuis, il y a eu plus de 6,8 millions de prises de
rendez-vous pour une primo-injection, insiste son entourage.
Selon
Santé publique France, 44 739 322 personnes ont reçu au moins une
injection (soit 66,4 % de la population totale) et 37 231 075 personnes
ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 55,2 % de la population
totale).
Mais
le nombre de malades hospitalisés ne cesse de s’accroître, avec près de
8 700 patients répertoriés dimanche, marquant une hausse de 25 % des
hospitalisations en trois semaines. Avec 1 556 patients enregistrés dans
les services de soins critiques, le nombre de patients Covid en état
grave a augmenté en flèche (+81 %) depuis le 21 juillet. Ces dernières
24 heures, 117 patients ont été admis en réanimation.
Le
chef de l’État s’est fendu, la semaine dernière, de douze vidéos sur
les réseaux sociaux, vues plus de 60 millions de fois, pour répondre aux
questionnements des Français et les appeler à se faire vacciner.
Mercredi, il présidera un Conseil de défense sanitaire par
visioconférence, où il sera notamment question de l’injection d’une
troisième dose de vaccin aux personnes les plus vulnérables à la
rentrée.