Santé de Hissein Habré: Son épouse alerte et saisit les Ong
Dans une lettre parvenue à la rédaction de Seneweb, Fatima Raymonne Habré, épouse de Hissein Habré saisit les ONG des droits de l’homme. Ce, pour alerter encore une fois sur la santé de son époux en cette période de pandémie. Voici son contenu in extenso.
« La situation est grave »…
«
A plusieurs reprises, je me suis adressée à l’opinion, en général et
exprimée ma préoccupation, mon angoisse quotidienne face aux risques du
Covid 19 pour le Président mais aussi, pour moi-même. Je suis
quotidiennement sur la route de cette prison, confrontée sans cesse à un
environnement que je ne peux rendre plus sécure tellement les besoins
sont constants. Mesdames et messieurs, vous vous êtes engagés dans la
défense des droits de l’homme, cette mission s’inscrit aussi dans le
respect de la dignité humaine.
Aujourd’hui, la situation du Covid
est grave et les risques sont énormes, la contamination est
incontrôlable et se poursuit dangereusement. Nos avocats ont exprimé
leur préoccupation en révélant, à ma suite, que le Président est
hypertendu, diabétique, autrement dit, il est en danger. Malgré mes
efforts, je n’ai pu obtenir plus d’humanité dans le traitement de cette
affaire qui a, pendant longtemps, fait beaucoup de bruit mais qui est,
aujourd’hui, une affaire de silence. Silence autour du non-respect des
droits du Président Habré, silence, autour de la mise en danger de sa
personne face à cette poussée épidémique. Je vous demande en conséquence
de m’aider au respect du droit à la santé du Président Habré car la
question de la dignité humaine est celle de la reconnaissance de
l’humain, de son corps, de son esprit et de ses capacités.
Vous
comprendrez aisément, qu’après 8 années de prison, de multiples
tracasseries, de manque de soins adéquats, qu’il soit épuisé par cette
détention et à bout. La hantise a fini de s’emparer de nous, dans ce
contexte éprouvant et difficile avec le variant delta qui effraye toute
la population. Je sais que vous avez agi en posant une pierre dans cette
affaire Habré, mais agir avec humanité, c’est faire aussi preuve de
modération morale. Je crois profondément que réguler la politique, en y
intégrant un principe d’humanité, c’est arriver à atténuer sa logique
interne parfois féroce et impitoyable. Le principe d’humanité a toujours
fait partie de notre background culturel, de même, que le principe
d’égalité pour être des sujets de droit, car un Etat de lois n’est pas
forcément un Etat de droit.
C’est la raison pour laquelle, agir en
conséquence avec conscience, humanité et responsabilité dans la prise en
charge de cette situation, serait en conformité avec les textes des
conventions d’internationales qui ont posé l’exigence du droit à la
santé, du respect de la dignité humaine des prisonniers. Être, mesdames
et messieurs, c’est essayer de garder un équilibre intérieur pour faire
face à notre situation. Témoigner, c’est écrire une lettre, faire le
choix d’agir en conscience et loin de toutes les pressions de
l’environnement ».