Guinée équatoriale : 6 militaires français sont retenus à l’aéroport de Bata
Six militaires
français étaient retenus, jeudi, à l’aéroport de Bata, en Guinée
équatoriale. Leur hélicoptère s’était posé, la veille, pour se
ravitailler en carburant. « Une phase de négociation » est en cours pour
que l’hélicoptère soit autorisé à redécoller, a affirmé le colonel
Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major des Armées françaises.
Alors
qu’ils effectuaient une escale régulière, six militaires français
étaient retenus, jeudi 29 juillet, à l’aéroport de Bata, la capitale
économique de Guinée équatoriale, après avoir posé leur hélicoptère la
veille pour se ravitailler en carburant, ont indiqué l’armée française
et la radio d’État de ce petit pays d’Afrique centrale.
« Ils
se sont posés mercredi à 14 h 15 parce qu’ils n’avaient plus de
pétrole. À ce moment a commencé une séquence de tracasseries
administratives », a affirmé à l’AFP le colonel Pascal Ianni,
porte-parole de l’état-major des Armées françaises, ajoutant qu’ils
étaient toujours en attente d’avoir une autorisation de redécoller.
« On
est dans une phase de négociation » avec les autorités locales, a-t-il
poursuivi. « On se retrouve face à un incident tel qu’on en a déjà
connus. Ils retiennent l’hélicoptère et l’équipage », a-t-il également
précisé.
Les militaires interrogés par la police équato-guinéenne
Jeudi
soir, la TVGE, radio d’État équato-guinéenne, avait affirmé que cet
hélicoptère avait atterri sans autorisation. Les militaires français ont
été ensuite entendus au commissariat central de Bata, a-t-elle ajouté.
« Les
autorités nationales n’excluent pas que cet incident militaire soit une
opération d’espionnage et de provocation de Paris », a également assuré
la TVGE.
« Il
n’y a pas d’affaire d’espionnage », a assuré de son côté Pascal Ianni.
« On a toutes les autorisations nécessaires », a de son côté affirmé un
responsable militaire français sous couvert d’anonymat.
« On
s’arrête régulièrement à Bata, mais on a aussi régulièrement des
problèmes de coordination avec l’aéroport de Bata. La tour de contrôle
de donne pas d’autorisation d’atterrir par excès de zèle », a-t-il
ajouté.
L’hélicoptère
bloqué à Bata est de type Fennec, non armé. Il effectuait une liaison
logistique entre Douala, capitale économique du Cameroun, et Libreville,
capitale du Gabon, qui abrite la base militaire des Éléments français
au Gabon, situé au sud de la Guinée équatoriale.
Le vice-président de la Guinée équatoriale condamné en France
Mercredi,
Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, vice-président de ce
pays d’Afrique centrale dirigé sans partage par son père depuis 42 ans, a
été définitivement condamné par la justice française pour s’être
constitué frauduleusement un patrimoine luxueux dans un volet de
l’affaire des « biens mal acquis », après le rejet de son pourvoi par la
Cour de cassation.
Teodorin
Obiang, 52 ans, avait été condamné par la cour d’appel de Paris en
février 2020 à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros
d’amende et la confiscation de tous ses biens saisis pour « blanchiment
d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics et d’abus de
confiance » entre 1997 et 2011. Il avait fait appel de cette décision.
Lundi,
la Guinée équatoriale avait annoncé la fermeture de son ambassade à
Londres après des sanctions, considérées par Malabo comme « illégales »,
imposées pour des faits de corruption par le Royaume-Uni contre Teodorin
Obiang.