Afrique du Sud : Le président Ramaphosa dénonce une tentative de provoquer une « insurrection »

Afrique du Sud : Le président Ramaphosa dénonce une tentative de provoquer une « insurrection »

Depuis le 9 juillet et l’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma, l’Afrique du Sud est en proie à des émeutes et des pillages. Les violences ont fait plus de 200 morts, selon un nouveau bilan vendredi. Le président Cyril Ramaphosa a dénoncé vendredi des troubles « planifiés et coordonnés » par des personnes cherchant à provoquer « une insurrection » dans le pays.
Les violences qui agitent l’Afrique du Sud depuis le 9 juillet et qui ont fait au moins 212 morts, « ont été planifiés et coordonnés » par des personnes tentant de « provoquer une insurrection populaire au sein de notre peuple » a accusé le président Cyril Ramaphosa, au cours d’une allocution télévisée, vendredi 16 juillet au soir.
Dans un discours à la Nation retransmis à la télévision le soir même, Cyril Ramaphosa a déclaré que les personnes qu’il jugeait à l’origine des violences qui ont secoué l’Afrique du Sud ces derniers jours ont cherché à « provoquer une insurrection populaire au sein de notre peuple ».
« Plus de 2 550 personnes ont été arrêtées en lien avec les troubles et des dispositions spéciales ont été mises en place pour faire en sorte que ces affaires soient prioritaires », a déclaré le président sud-africain, ajoutant que « tout sera fait pour traduire ces personnes devant la justice ».
Le chef de l’État a également admis que le pays était « peu préparé à une opération orchestrée de violence publique, de destruction et de sabotage de cette envergure ».
« Un sabotage économique »
Cyril Ramaphosa a également appelé vendredi soir ses compatriotes à ne pas se ruer dans les magasins, assurant qu’il n’y aurait pas de pénurie de nourriture et de ravitaillement dans le pays après des jours de violence, d’émeutes et de pillages. 
« Depuis le pic des troubles, lundi et mardi, le nombre d’incidents a fortement diminué et le calme est revenu dans la plupart des régions », a encore dit le président sud-africain, selon qui 161 centres commerciaux, 11 entrepôts, 8 usines et 161 magasins d’alcools ont été endommagés lors des émeutes.
La veille, la ministre de la présidence, Khumbudzo Ntshavheni, avait dénoncé « un sabotage économique ».
Les premiers incidents ont éclaté dans la province du Kwazulu-Natal, à l’est, la semaine dernière, au lendemain de l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma, condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice. Ils se sont ensuite étendus à l’agglomération de Johannesburg, sur fond de chômage endémique et de nouvelles restrictions anti-Covid.
Le président, en visite pour la première fois dans la province zouloue depuis le début de cette crise, une des plus sévères traversées par le pays depuis l’avènement de la démocratie post-apartheid, a assuré qu’il était resté en contact, heure par heure, avec les responsables de la province et les forces de l’ordre. Il s’est dit « extrêmement préoccupé par ce qui s’est passé ici ». Les destructions « nous font revenir en arrière, en termes de reprise économique », a encore regretté Cyril Ramaphosa. 
Dans l’agglomération de Johannesburg, six morts supplémentaires ont été recensés vendredi, portant le total à 32, a détaillé la ministre de la présidence, Khumbudzo Ntshavheni, lors d’un point-presse, alors que dans la province du Kwazulu-Natal, 89 morts supplémentaires ont été ajoutés au décompte de jeudi, portant le bilan total à 212 morts.

Souare Mansour

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