Angela Merkel reçue par Joe Biden pour des adieux amicaux, mais endeuillés
Les deux dirigeants ont insisté sur la nécessité de renforcer la
coopération entre leurs deux pays pour les mois et années à venir. Ils
ont signé une déclaration commune qui rappelle les valeurs auxquelles
ils sont attachés, et ont évoqué la nécessité de rester unis face aux
grands défis auxquels le monde est confronté, mais aussi leurs
désaccords, notamment au sujet du gazoduc Nord Stream qui alimentera
l’Allemagne en énergie depuis la Russie.
« La
chancelière connait le bureau ovale aussi bien que moi », plaisante Joe
Biden avant de louer l’exceptionnelle carrière d’Angela Merkel, qui aura
vu passer quatre présidents américains depuis son premier mandat – elle
quittera son poste en fin d’année. Elle est la première dirigeante
européenne accueillie à la Maison Blanche depuis l’élection de Joe
Biden, et ce dernier organise jeudi en son honneur un dîner officiel,
avec par exemple les anciens secrétaires d’État américains Hillary
Clinton et Colin Powell.
? Lire aussi : Merkel aux États-Unis: «L’Allemagne doit toujours donner des garanties pour s’assurer de l’amitié américaine»
Mais
c’est une réalité plus triste qui assombrit cette visite d’adieu. Les
intempéries meurtrières qui frappent le nord-ouest de l’Europe ont fait
59 morts en Allemagne, selon un bilan provisoire, et la chancelière
s’est dite « profondément touchée par la souffrance des personnes
concernées », disant « craindre que l’ampleur réelle de la catastrophe
ne soit connue que dans les prochains jours ». Elle a parlé d’« un jour
de peur, un jour d’angoisse, un jour de désespoir » tandis que le
président américain Joe Biden lui a présenté ses « sincères condoléances
» lors d’une conférence de presse commune.
Nord Stream 2 au menu
Puis
les deux dirigeants affichent leur unité, soulignent les sujets sur
lesquels ils entendent intensifier leur coopération, notamment la
distribution de vaccins contre le Covid, et la lutte contre le
réchauffement climatique.
Seul point de
friction attendu, le gazoduc Nord Stream 2. Ce pipeline relie la Russie à
l’Allemagne via la mer Baltique sans passer par l’Ukraine. Il est
soutenu par Berlin, mais très critiqué à Washington et en Europe de
l’Est, où l’on craint qu’il ne donne à Moscou un levier trop puissant
sur ses voisins, et en particulier sur Kiev.
? Lire aussi : Nord Stream 2: le pipeline de la discorde
«
Les bons amis peuvent être en désaccord mais la chancelière et moi
avons demandé à nos équipes d’étudier les mesures pratiques que nous
pourrions prendre ensemble pour que la sécurité énergétique de l’Ukraine
ne soit pas affaiblie par des actions russes. Nous verrons, nous
verrons… », a temporisé Joe Biden.
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Je m’abonneLa
chancelière allemande a reconnu son désaccord avec le président
américain au sujet du gazoduc. Mais Angela Merkel s’est voulue
rassurante : elle évoqué la possibilité de sanctions européennes contre
Moscou, si la Russie ne respectait pas ses engagements envers l’Ukraine.
? Les autres points évoqués par Joe Biden lors de la conférence de presse
Haïti.
Lors de la conférence de presse, le président américain a clairement
écarté l’idée d’envoyer des troupes en Haïti. « Au sujet des
circonstances dans lesquelles nous enverrions des troupes en Haïti :
nous envoyons seulement des marines américains à notre ambassade pour
assurer qu’elle est sécurisée et qu’elle reste sous contrôle. Mais
l’idée d’envoyer des forces américaines en Haïti n’est pas à l’ordre du
jour actuellement. » Le petit pays caribéen est au bord du chaos
sécuritaire depuis l’assassinat du président de la République Jovenel
Moïse, à son domicile, le 7 juillet.
Cuba. Le
président américain a assuré envisager « plusieurs choses (…) pour
aider le peuple de Cuba », un « État défaillant qui opprime ses citoyens
». Il a notamment annoncé se tenir prêt à y envoyer des « quantités
importantes » de vaccins anti-Covid « si, de fait, (il) étai(t) certain
qu’une organisation internationale administrerait ces vaccins et le
ferait de manière à ce que les citoyens aient accès à ces vaccins »,
Cuba n’ayant pas adhéré au programme onusien Covax.
Concernant
l’accès à internet, les États-Unis vérifient s’ils disposent des «
capacités technologiques » nécessaires au « rétablissement » de
l’internet mobile coupé sur l’île communiste, a-t-il ajouté.